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Malala Yousafzai promet de poursuivre sa lutte pour l'éducation des enfants

L'adolescente pakistanaise Malala, icône mondiale du combat pour l'éducation des filles, s'est engagée à lutter jusqu'à ce que le dernier enfant soit scolarisé en recevant, mercredi, le prix Nobel de la paix.

"Je continuerai ce combat jusqu'à ce que je voie tous les enfants à l'école", a déclaré la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, mercredi 10 décembre, lors de la cérémonie lui décernant le prix Nobel de la paix. La jeune fille de 17 ans seulement, qui est devenue la plus jeune lauréate de l'histoire Nobel en octobre dernier, a reçu son prix conjointement avec l'Indien Kailash Satyarthi, 60 ans, dont 35 consacrés à combattre le travail des enfants.

Tous deux vêtus d'habits traditionnels, Malala et Satyarthi sont récompensés, l'une pour son combat pour le droit des enfants, en particulier des filles, à l'éducation, l'autre pour sa lutte contre le travail des enfants dans des usines et ateliers où ils sont réduits à l'état d'esclave.

"Pourquoi les pays qu'on dit puissants sont-ils si forts à provoquer des guerre mais si faibles pour apporter la paix ? Pourquoi donner des armes est-il si facile quand donner des livres est si difficile ? Pourquoi est-il si facile de construire des chars mais si difficile de construire des écoles ?", a déclaré Malala.

Son engagement a failli lui coûter la vie : alors qu'elle tenait depuis l'âge de 11 ans un blog sur le site de la BBC en ourdou, où elle décrivait le climat de peur régnant dans sa vallée natale de Swat, des Taliban ont intercepté son car scolaire, le 9 octobre 2012 et lui ont tiré une balle dans la tête. Après plusieurs jours entre la vie et la mort, l’adolescente avait miraculeusement survécu. Elle reste aujourd'hui sous la menace des islamistes.

Les chaînes de l’esclavage "plus fortes" que la quête de liberté

Son colauréat, Kailash Satyarthi, fondateur de l'organisation Bachpan Bachao Andolan ("Mouvement pour sauver l'enfance") qui se targue d'avoir sauvé quelque 80 000 enfants d'usines et ateliers, a lui aussi lancé un vibrant plaidoyer pour les droits de l'enfance, mercredi.

"Je refuse d'accepter que le monde soit trop pauvre (pour scolariser les enfants) quand une seule semaine de dépenses militaires mondiales suffirait à mettre tous nos enfants dans des classes", a dit cet ingénieur de formation, qui, lui aussi, a été violenté à  maintes reprises. "Je refuse d'accepter que les chaînes de l'esclavage soient plus fortes que la quête de liberté", a-t-il ajouté, avant de perdre un peu, mais avec humour, le fil de son discours.

Selon l'ONU, près de 58 millions d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire ne sont pas scolarisés tandis que l'Organisation internationale du travail (OIT) chiffre à 168 millions le nombre d'enfants forcés de travailler à travers le monde.

Le Nobel consiste en une médaille d'or, un diplôme et un chèque de 8 millions de couronnes suédoises (environ 860 000 euros).

Avec AFP