L'immigration vers la France a progressé de 21 % entre 2007 et 2012, pour atteindre près de 259 000 migrants en 2012, selon le dernier rapport de l'OCDE qui rappelle qu'il faut voir ces derniers comme "une richesse, non un problème".
" Il faut voir dans les migrants une ressource, non pas un problème". Dans son dernier rapport rendu public lundi 1er décembre, l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) rappelle que l’immigration est avant tout une richesse. Un contrepoint après les déclarations de la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui fustigeait encore ce week-end, à Lyon, sous les applaudissements de son auditoire, l’ " immigration massive" qu'elle associe à "une soumission aux revendications des fondamentalismes" .
Les 34 pays de l’OCDE accueillent en tout plus de 115 millions d’immigrés, soit 10 % de leur population. Ilot de prospérité dans la crise, l'Allemagne est devenue en 2012 la principale destination d'immigration en Europe, et la deuxième derrière les États-Unis. Alors qu'elle occupait la 9e place en 2009, l'Allemagne a accueilli près de 400.000 migrants en 2012, dernière année pour laquelle l'OCDE a des données complètes.
La France se situe, elle, au quatrième rang des pays d’accueil. Elle a accueilli 258 900 migrants permanents en 2012, soit une augmentation de 21% par rapport à 2007. Une grande partie des migrants vient de l'Espace économique européen et de la Suisse ; le reste d’Afrique du Nord et d’Asie. Seule une minorité est arrivée avec pour motivation de trouver un emploi (12,1%) ; 38 % sont arrivés par regroupement familial, 37 % au bénéfice de la libre circulation européenne, 4,6 % pour raison humanitaire, précise le rapport.
La France face au défi de l’intégration
L’OCDE avertit néanmoins que "les défis de l'intégration perdurent". Si la France a accueilli, en 2012, 270 000 étudiants étrangers, soit un doublement depuis 2000, "le rythme de croissance s'est ralenti". Le bilan reste mitigé concernant l'intégration post-études. Un tiers des étudiants seulement choisit de s'installer en France" et "une part encore élevée des jeunes immigrés formés en France se retrouve sans emploi à l'issue de leurs études", déplore l'OCDE.
De même, les flux de migrants hautement qualifiés sont de faible ampleur dans l’Hexagone, par comparaison avec ses voisins. L'OCDE souligne néanmoins que la France a mis en place des programmes d'intégration obligatoires pour certaines catégories de migrants, et se félicite de son attitude "très proactive auprès des entreprises en matière de politique de gestion de la diversité".