Près de 100 personnes ont péri vendredi lors d'un attentat-suicide perpétré contre les fidèles de la grande mosquée de Kano, dans le nord du Nigeria. L’émir de la ville est réputé pour ses positions anti-Boko Haram.
Un journaliste de l'AFP a compté au moins 92 corps à la morgue de l'hôpital Murtala Mohammed, où des centaines de personnes tentaient dans la soirée d'identifier les leurs à l'aide de téléphones portables et de lampes torches. Des victimes ont été acheminées dans, au moins, trois autres hôpitaux de la ville.
Des représailles contre l’émir de Kano ?
La mosquée attaquée est accolée au palais de l'émir de Kano, Mohammed Sanusi II, le deuxième responsable musulman le plus important du Nigeria. La semaine dernière, depuis la grande mosquée de la ville, ce dernier avait appelé la population locale à prendre les armes contre la secte islamiste radicale Boko Haram.
Il avait fustigé l'incapacité de l'armée à défendre les civils face aux insurgés, qui commettent presque chaque jour des attaques dans leur fief du Nord-Est, mais aussi au-delà, et recourent notamment à des femmes kamikazes. On ignorait vendredi en fin de soirée où se trouvait l'émir au moment des explosions.
Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria avec 10 millions d'habitants, a souvent été le théâtre d'attaques de Boko Haram, dont la plus spectaculaire avait fait au moins 185 morts en janvier 2012. Au total, les violences de la secte islamiste et leur répression par les forces de sécurité ont tué 13 000 personnes et provoqué le déplacement de 1,5 million d'individus depuis 2009.