Un kamikaze à moto s'est fait exploser dimanche pendant un match de volley-ball, dans l'est de l'Afghanistan. Au moins 50 personnes ont été tuées et une soixantaine blessées, dont de nombreux enfants. L'attaque n'a pas été revendiquée.
Une cinquantaine de personnes ont été tuées, dimanche 23 novembre, au cours d'un match de volley-ball dans l'est de l'Afghanistan, lors d'un des attentats les plus meurtriers qu’ait connu le pays ces dernières années. Cette attaque intervient alors que les troupes de combat de l'Otan s’apprêtent à quitter l’Afghanistan, laissant craindre une explosion de violence.
Selon Attaullah Fazli, le vice-gouverneur de la province de Paktika, frontalière du Pakistan, le kamikaze qui s’est fait exploser en plein match de volley-ball se trouvait sur une moto. Outre la cinquantaine de morts, une soixantaine de personnes ont été blessées. Parmi les victimes, on compte des civils, dont de nombreux enfants, ainsi que des policiers.
Le porte-parole du gouverneur de la province de Paktika, Mukhlis Afghan, a précisé qu'il s'agissait d'un "match entre trois districts qui avait attiré une foule importante", en plein air. Un témoin, Khushal, âgé de 25 ans, a assuré avoir vu le kamikaze enveloppé dans un patou, châle traditionnel afghan, s'enfoncer dans la foule avant de se faire exploser.
Dans un communiqué, le président Ashraf Ghani "condamne dans les termes les plus forts l'attentat-suicide dans le district de Yayha Khail, dans la province de Paktika".
Série d'attentats meurtriers
L'attentat n'avait pas été revendiqué dans l'immédiat dimanche soir. Les Taliban ne revendiquent généralement pas les attentats visant des civils, leurs cibles privilégiées étant les forces de sécurité afghanes.
La dernière attaque majeure visant des civils en Afghanistan remonte au 15 juillet dernier, lorsqu'une quarantaine de personnes avaient trouvé la mort sur un marché dans un attentat-suicide, également dans la province de Paktika.
En décembre 2011, c’est un autre kamikaze qui avait causé la mort d'environ 80 personnes à Kaboul, en se faisant exploser au sein d'une procession chiite, pendant la fête de l'Achoura.
Le possible départ de l’Isaf inquiète
L'attentat de dimanche intervient au moment où les troupes de combat de l'Otan (Isaf) s'apprêtent à quitter l’Afghanistan, laissant la responsabilité de la sécurité aux forces de sécurité afghanes.
Or les Taliban ont lancé une série d'attaques meurtrières ces dernières semaines, dont plusieurs attentats-suicides visant les forces de sécurité afghanes. Depuis le début de l'année, plus de 4 600 soldats et policiers afghans sont morts au combat, d’après des chiffres communiqués récemment par des responsables américains.
Les pertes massives et les attaques incessantes font craindre une montée incontrôlable de la violence après le départ de l'Isaf. En 2015, une force étrangère résiduelle d'environ 12 500 hommes, qui sera chargée de l'assistance et de la formation, restera dans le pays pour la mission "Soutien résolu".
Toutefois, le "New York Times" a rapporté vendredi que Barack Obama avait décidé de prolonger d'un an la mission de combat des troupes américaines en Afghanistan. Cet ordre signé par le président américain autorise également un soutien aérien, y compris d'avions de combat, de bombardiers et de drones, pour ces missions.
Avec AFP