logo

Vidéo de l'EI : un second bourreau français identifié

Un deuxième Français, Mickael Dos Santos, né à Roubaix, fait partie des jihadistes de l'organisation de l'État islamique figurant sur une vidéo d'assassinats de prisonniers syriens diffusée dimanche, selon le parquet de Paris.

Un second Français, Mickael Dos Santos, natif de Roubaix, a été identifié parmi les jihadistes ayant pris part à la décapitation d'otages mise en scène dans une vidéo du groupe État islamique (EI), a confirmé mercredi 19 novembre, le parquet de Paris.

"Outre Maxime Hauchard, des indices précis et concordants ont été recueillis dans le cadre de l'enquête qui permettent d'identifier la présence d'un second Français", écrit le procureur de Paris, François Molins, dans un communiqué. "Ce jeune converti, connu des services spécialisés et des autorités judiciaires antiterroristes, fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre d'une information judiciaire qui avait été ouverte le 10 octobre 2013", ajoute-t-il. Il a rejoint la Syrie en août 2013, avec d'autres candidats au jihad originaires de Villiers-sur-Marne, précise le procureur, et a adopté le nom de guerre d'Abou Othman.

>> À lire sur France 24 : "'Dépressif et issu d'une famille athée' : le profil type du jihadiste français"

Le nom de ce converti était apparu à l'automne 2013, peu après son départ, dans l'enquête sur le démantèlement d'une filière d'envoi de jihadistes vers la Syrie, ayant des ramifications à Villiers-sur-Marne. "L'homme concerné est connu pour son engagement terroriste en Syrie et son comportement violent revendiqué", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls en marge d'un déplacement à Beauvais (Oise).

Le spécialiste du jihad et journaliste à France 24, Wassim Nasr, émet des doutes sur l’identité du jeune homme. Son accent et la couleur de ses yeux ne correspondraient pas à la description du jihadiste français. Mais mercredi, le jeune homme a été formellement identifié par sa mère et sa grand-mère. Les deux femmes l’ont reconnu lorsque sa photo est apparue au journal de France 2.

"Il s'est radicalisé d'un coup"

Sa petite-amie de l’époque, aujourd’hui âgée de 24 ans, se souvient d’un garçon "fashion", qui "se la pétait un peu", et qui adorait la tektonik et le football. "Un jour, c’était en mai, il m’a annoncé qu’il voulait se convertir. Il m’a demandé de porter le voile et de quitter l’école. C’est là qu’on s’est séparé. Il s’est radicalisé d’un coup, il est passé du coq à l’âne. Il s’est converti une semaine après notre séparation", explique-t-elle au "Monde". Prosélyte, Mickaël fréquente alors assidument la mosquée de Villiers-sur-Marne, dans la ville voisine. Sa barbe pousse et les djellabas remplacent les jeans.

L’été dernier, pour la première fois, Mickaël refuse de partir à Lisbonne avec sa famille où il passe ses vacances, chaque année. "Il est resté seul à Champigny. C’est là que nous avons appris qu’il était parti en Syrie", se souvient sa grand-mère.

Plus de 1 100 Français sont impliqués dans les filières jihadistes et 376 d'entre eux sont actuellement présents en Syrie ou en Irak, selon les autorités françaises. Manuel Valls a indiqué mercredi à Beauvais que "près d'une cinquantaine" d’entre eux étaient morts en Syrie."Nous savons le nombre de Français qui sont morts en Syrie, près d'une cinquantaine, donc nous connaissons ces dangers et, malheureusement, nous ne sommes pas surpris d'apprendre que des Français ou des résidents en France se trouvent au coeur de ces cellules et participent à cette barbarie", a déclaré le Premier ministre lors d'un déplacement dans l'Oise sur le thème de la sécurité avec le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Les convertis représentent 20 % de ces jihadistes qui sont, dans leur écrasante majorité, recrutés sur Internet.