Loïck Peyron s'est adjugé la 10e édition de la Route du Rhum après 7 jours 15 heures et 8 minutes de course. Un record. Il s'agit de la première victoire du navigateur dans cette transat.
Loïck Peyron a remporté lundi 10 novembre la 10e édition de la Route du Rhum dont le départ avait été donné le 2 novembre. À la barre du maxi trimaran Banque Populaire VII (31,50 m), le navigateur a franchi la ligne d'arrivée à 00h08 locales (05h08 heure de Paris), après 7 jours 15 heures et 8 minutes de course, battant par la même occasion le record de l'épreuve établi en 2006 par Lionel Lemonchois (7 jours, 17 heures et 19 minutes).
Touche-à-tout génial capable de passer de la Coupe de l'America à la course océanique avec un égal talent, Loïck Peyron, 54 ans, a donc ajouté un nouvel exploit à une liste déjà longue mais où manquait justement un succès dans cette transat en solo entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), à laquelle il avait déjà participé six fois sans jamais la gagner.
Avant même ce triomphe dans le "Rhum" 2014, le palmarès du navigateur donnait le vertige : trois victoires dans la Transat anglaise (1992, 1996, 2008), deux dans la Transat Jacques-Vabre (1999, 2005), une dans la Barcelona World Race (2011)... Sans oublier le Trophée Jules-Verne (en équipage en 2012).
Peyron, qui a bouclé lundi sa 49e traversée de l'Atlantique, a également été co-barreur du catamaran Alinghi dans la 33e Coupe de l'America en 2010 à Valence (Espagne) et du trimaran AC72 Artemis dans la 34e, l'an dernier à San Francisco.
Un skipper convoité
Né le 1er décembre 1959 à Nantes, habitant Le Pouliguen (Loire-Atlantique), Loïck est le cadet des trois Peyron. Bruno, l'aîné, a remporté le premier Trophée Jules-Verne en 1993 (puis en 2002 et 2005), et Stéphane, le benjamin, ancien véliplanchiste, est journaliste et documentariste.
Initiés par leur père officier de marine marchande, Loïck Peyron, ses deux frères et deux sœurs ont tiré leurs premiers bords sur le bateau familial. La mise à l'eau du grand monocoque Vendredi 13 (39 m) pour la Transat anglaise de 1972, à laquelle il assiste en compagnie de son oncle et skipper Jean-Yves Terlain, a été déterminante pour l'avenir du jeune Loïck, alors âgé de 12 ans. C'est ce jour-là qu'il décide de devenir navigateur professionnel. À 18 ans, il réalise sa première traversée de l'Atlantique et n'a, depuis, cessé d'enrichir son curriculum vitae.
Loïck Peyron est un skipper recherché car il élève rarement la voix à bord de ses bateaux et garde son calme même dans les situations délicates. "En mer, a-t-il expliqué après le ‘Jules-Verne’, j'aime bien dédramatiser. Ce n'est pas parce que les choses deviennent un peu plus compliquées, voire angoissantes, qu'il faut être angoissé soi-même, parce que ça transparait immédiatement sur une équipe".