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Des suspects avouent avoir tué les étudiants mexicains disparus

Les membres présumés d’un gang ont avoué avoir tué plus de 40 des 43 étudiants d’Iguala disparus en septembre. Tandis que le président mexicain promet de punir les meurtriers, les familles refusent d'abandonner l'espoir qu'ils soient vivants.

Les autorités mexicaines ont pour la première fois, vendredi 7 novembre, laissé entendre que les 43 étudiants disparus à Iguala, dans l’État de Guerrero, le 26 septembre, ont probablement tous été tués. Cet aveu tragique découle de la confession de trois suspects qui ont avoué avoir abattu les 43 élèves.

Selon la version de ces trois suspects liés au groupe mafieux Guererros Unidos, les étudiants ont été livrés entre les villes d’Iguala et de Cocula par des policiers corrompus. Aucun ne se souvient du nombre exact d’étudiants "livrés", mais l'un d'entre eux a indiqué qu'ils en avaient tué plus de 40. Toujours selon leur récit, les étudiants ont ensuite été transportés vers une décharge proche de Cocula – où, à leur arrivée, une quinzaine d'entre eux étaient déjà morts par asphyxie. Les survivants ont été exécutés dans la foulée.

Corps brûlés puis jetés dans une rivière

Les corps des victimes ont ensuite été jetés dans la partie basse de la décharge, brûlés avec de l'essence sur des bûchers de bois et de plastique. Puis, les suspects ont concassé les restes avant d'en remplir des sacs en plastique et de les jeter dans une rivière. L'opération a duré 14 heures. "Le feu a duré de minuit à 14h00 le lendemain. Les criminels n'ont pas pu manipuler les corps pendant trois heures en raison de la chaleur", a ajouté le ministre de la Justice Jesus Murillo Karam.

Qu’importe les difficultés d’identification des corps, les autorités se sont engagées à tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur cette affaire. "Le niveau élevé de dégradation par le feu rend très difficile l'extraction de l'ADN qui permettrait l'identification. Cependant nous ne ménagerons pas nos efforts pour épuiser toutes les possibilités scientifiques", a affirmé le ministre.

Les 43 élèves-enseignants étaient recherchés depuis le 26 septembre dernier, lorsque le bus qui les transportait a disparu lors d'une attaque, menée conjointement par des agents corrompus et des membres du groupe criminel des Guerreros Unidos, qui avait fait 6 morts et 25 blessés. Que venait faire ces étudiants aussi loin de leur école d’Ayotzinapa ? Selon les autorités, ils étaient venus récolter des fonds. Le maire de la ville, José Luis Abarca, et sa femme Maria de Los Angeles Pineda, auraient donné l’ordre de les attaquer de peur que leur venue ne dégénère en manifestation…

Les parents des disparus refusent de croire à la mort des étudiants

Au total 74 personnes - policiers, fonctionnaires, criminels présumés - ont été arrêtées depuis les faits, selon le ministère de la Justice. Parmi eux se trouvent le maire d'Iguala, et son épouse.

Le président Enrique Pena Nieto, confronté à sa plus grave crise depuis son accession à la présidence en décembre 2012, a promis aux parents que tous les responsables de cet "horrible crime" seraient arrêtés."Aux parents des jeunes disparus et à la société dans son ensemble, j'assure que nous ne renoncerons pas jusqu'à ce que justice soit faite", a dit le président.

Les parents ont à leur tour tenu une conférence de presse à l'école des étudiants, à Ayotzinapa, pour affirmer qu'ils ne donnaient aucun crédit aux témoignages des criminels présumés. Sans corps, les aveux de ces suspects n’ont pas valeur de preuves. "Tant qu'il n'y a pas de preuves, nos enfants sont vivants", a déclaré Felipe de la Cruz, porte-parole des parents.

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Les parents refusent de croire à la mort de leurs enfants
Des suspects avouent avoir tué les étudiants mexicains disparus

Avec AFP et Reuters