Après la démission de Blaise Compaoré vendredi, deux responsables de l'armée ont séparément annoncé "assumer" la transition : le numéro 2 de la garde présidentielle, Isaac Zida et juste avant lui, le chef d'état-major, Honoré Traoré.
Qui va assurer la transition au Burkina Faso ? Dans la nuit du vendredi 31 octobre au samedi 1er novembre, le numéro 2 de la garde présidentielle, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, a annoncé prendre la tête de la transition. "J'assume désormais (...) les responsabilités de chef de (la) transition et de chef de l'État pour assurer la continuité de l'État" en attendant de définir "de manière consensuelle" avec "l'ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile" les "contours" et "contenus" d'une "transition démocratique apaisée", a annoncé le colonel Zida lors d'une allocution retransmise par une télévision privée.
Quelques heures plus tôt, le chef de l'état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré, avait également annoncé vendredi qu'il assumerait les "responsabilités de chef de l'État", sans donner plus de précisions.
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Samedi matin, le Burkina Faso s'est réveillé dans la confusion. Il n'y a "toujours pas de réaction" du côté des partis d'opposition qui "ne souhaitent pas de militaires pour assurer la transition" et" auraient de loin préféré un civil", explique Anna Sylvestre-Treiner, envoyée spéciale de France 24 à Ouagadougou. "Reste désormais à savoir si les manifestants vont à nouveau sortir dans la rue, car l'homme qu'ils réclamaient à la tête de l'État est encore un autre personnage, le général Kouamé Lougué", ajoute-t-elle. Ce dernier est un général en retraite, ancien ministre de la Défense limogé en 2003 par Blaise Compaoré.
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Le général Traoré est critiqué par le peuple pour sa trop grande proximité avec Blaise Compaoré, resté 27 ans au pouvoir. Quant au colonel Zida, qui se trouve à la tête d'un groupe de jeunes officiers, il a les faveurs d'une partie de la société civile. Dans ses dernières déclarations, le numéro 2 de la garde présidentielle a asséné que les "aspirations au changement démocratique" de la jeunesse burkinabè, dont le soulèvement a conduit à la démission de l'ex-chef de l'État, ne seront "ni trahies, ni déçues".
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Isaac Zida a également appelé la communauté internationale, notamment l'Union africaine et la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest, dont le Burkina Faso fait partie), à "faire preuve de compréhension" et "à soutenir" le peuple burkinabè "dans ces dures épreuves".
Quant à l’ancien président, Blaise Compaoré, il a trouvé refuge en Côte d'Ivoire, indiquaient plusieurs sources, samedi matin.
Avec AFP