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Bolivie : Morales célèbre sa victoire, "un triomphe pour les anti-impérialistes"

Réélu dimanche dès le premier tour, Evo Morales effectuera un troisième mandat à la tête du pays de la Bolivie. Il bénéficie d'un soutien populaire grâce à ses réformes qui ont permis de faire reculer la pauvreté.

Le socialiste Evo Morales a été réélu pour cinq ans, dimanche 12 octobre, dès le premier tour de l'élection présidentielle en Bolivie, selon un sondage sortie des urnes diffusé par la chaîne de télévision Unitel.

Le président sortant, au pouvoir depuis 2006, est crédité de 61% des suffrages exprimés dimanche contre 24% pour son principal adversaire, Samuel Doria Medina, le candidat du parti de droite Union nationale. Un rapide décompte effectué par la chaîne ATB donnait la même tendance, avec un score similaire de 60,5% des voix.

Sans attendre la publication des résultats par le Tribunal électoral suprême, Evo Morales s’est exprimé depuis le balcon de la présidence. "Cette victoire est un triomphe pour les anti-impérialistes et les anti-colonialistes", a-t-il déclaré.

Les observateurs de l'Organisation des États américains présents pour surveiller le scrutin ont dit n'avoir relevé aucun incident. Un observateur a confié, sous le sceau de l'anonymat, que le Tribunal électoral suprême rencontrait un problème de traitement des données électroniques du scrutin, qui pourrait retarder l'annonce des résultats officiels.

Un record de longévité

La victoire de l'ancien producteur de coca, premier Amérindien à avoir accédé à la présidence de la nation andine, est sans surprise. À 54 ans, Evo Morales est désormais en passe d'établir un record de longévité à la tête de la Bolivie, dont l'histoire a longtemps été marquée par l'instabilité politique.

Amendée en 2009, la Constitution limite à deux quinquennats consécutifs l'exercice du pouvoir présidentiel. Mais Evo Morales a pu se représenter à la suite d'un arrêt de la Cour suprême qui a jugé l'an dernier que la partie de son mandat antérieure à la réforme constitutionnelle, ne devait pas être prise en compte. Toutefois, le président bolivien a promis qu'il ne serait pas candidat à l'élection de 2019.

Le succès des réformes socialistes

Outre Evo Morales, son parti, le Mouvement pour le socialisme (MAS), est également en passe de conserver sa majorité au Congrès, que les six millions d'électeurs boliviens étaient également appelés à renouveler dimanche.

Le socialiste a pu s’appuyer lors de sa campagne sur un bilan économique satisfaisant, avec une croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) supérieure à 5% par an et une nette réduction de la pauvreté. Il a fait la promesse de consolider les réformes socialistes mises en œuvre depuis son accès au pouvoir en 2006.

Le président de gauche a nationalisé des secteurs clefs de l'économie, dont le pétrole et le gaz, et a réinvesti les bénéfices dans des programmes sociaux, l'éducation et l'amélioration des infrastructures routières du pays.

En 2006, plus du tiers des Boliviens vivaient sous le seuil d'extrême pauvreté. Après les deux mandats d’Evo Morales, cette proportion est descendue sous les 20%. En parallèle, la part des revenus pétroliers et gaziers dans le PIB a explosé, passant de 10 à 35%.

Avec Reuters et AFP