Les sept équipages de la Volvo Ocean Race ont pris le départ d'Alicante, en Espagne, samedi, pour une course avec escales de neuf mois autour du monde. Parmi eux, Team SCA, composé uniquement de navigatrices.
Le départ de la Volvo Ocean Race a été donné samedi 11 octobre à Alicante, en Espagne. Cette course autour du monde en équipage, avec escales, qui existe depuis 1973, est la plus longue et l’une des plus prestigieuses des courses à la voile. Pendant neuf mois, les équipages devront parcourir près de 40 000 milles marins (71 000 km) à travers quatre océans. Pour cette 12e édition, ils feront escale sur les cinq continents et visiteront onze pays, de l'Espagne (Alicante) à la Suède (Göteborg) en passant, entre autres, par l’Afrique du Sud, Abu Dhabi, la Chine, la Nouvelle-Zélande et le Brésil.
Cette année, sept équipages se sont lancés dans l’aventure pour succéder au palmarès à Français Franck Cammas, vainqueur en 2012. Parmi eux,Team SCA, composé exclusivement de navigatrices. La dernière participation d’un équipage féminin à la Volvo Ocean Race remonte à 2002. Pour la douzième édition de cette compétition, considérée la deuxième plus prestigieuse épreuve de voile après la Coupe de l'America, Samantha Davies est la skipper de l'équipage féminin. Cette Britannique de 40 ans, qui vit en France près de Lorient, a plutôt l’habitude des courses en solitaire, terminant notamment 4e du Vendée Globe en 2008.
Un an d'entraînement intensif
Pour cette nouvelle aventure, la préparation a été minutieuse : "Cela fait un an que l’on s’entraîne aux Canaries", expliquait Samantha Davies avant le départ. Quatorze femmes, britanniques, australiennes et américaines principalement, ont été sélectionnées pour faire partie de l’équipage, dont une reporter embarquée et deux réservistes. "Chacune d’entre nous a sa spécialité : météo, navigation, manœuvres… mais nous devons être capables de tout faire sur le bateau." Les sept bateaux sont identiques, des monotypes Volvo Ocean 65 d'une longueur de 20 mètres.
Présentation du Team SCA
Pas de quoi effrayer Samantha Davies et ses coéquipières : "Nous avons fait au moins une heure d’entraînement physique par jour depuis un an, avec beaucoup de musculation, pour être au top pendant la course. Lorsqu’il y a beaucoup de manœuvres, c’est très physique !" Team SCA avait d’ailleurs demandé d’installer un système sur le bateau pour les aider à déplacer les voiles, mais cela a été refusé par les autres équipages, tous les bateaux devant être les mêmes. Seul "avantage" concédé pour équilibrer le poids et la force: le nombre d’équipières, douze, alors que les hommes ne sont que neuf par bateau.
"Une équipe soudée"
"On accepte nos ‘faiblesses’ physiques, que l’on compense par notre technique de navigation, en anticipant davantage les manœuvres, explique la skipper. Et l’autre avantage par rapport aux hommes, c’est que nous travaillons ensemble depuis longtemps, donc nous avons une équipe soudée, avec une entente très forte entre nous. C’était un critère de sélection important pour faire partie de l’équipe." Car le principal point faible de cet équipage, c’est avant tout son manque d’expérience dans les courses autour du monde. "Certaines filles viennent de la voile olympique, elles n’avaient jamais passé une nuit en mer avant ! C’est pourquoi l’entraînement a été si long et si important."
"Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration !"
"L'objectif est de gagner une étape, et le rêve serait de terminer sur le podium, poursuit Samantha Davies. Mais ce sera difficile de battre les 'gros'". Cette course accueille en effet des spécialistes, comme le Français Michel Desjoyaux, au sein de l’équipage espagnol Mapfre. "Il y a deux autres bateaux moins expérimentés [l'équipage chinois Dongfeng et les américains d'Alvimedica, NDLR], alors c'est surtout contre eux que nous allons nous battre. Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration !", ajoute-t-elle.
Car les difficultés ne font pas peur à ces navigatrices : "On a hâte de passer la Méditerranée, car il y a beaucoup de manœuvres, mais ensuite on rejoint l'océan, et là on s'éclate dans les grosses vagues, quand il y a beaucoup de vent, se réjouit Samantha Davies. On est mouillées, on a froid, mais on adore ça ! C'est là qu'on peut faire des records de vitesse." Elle admet une seule appréhension : la présence éventuelle de pirates dans l'océan Indien autour d'Abu Dhabi et dans la mer de Chine. Mais la skipper du Team SCA se dit surtout impatiente de se frotter aux 40e rugissants et aux 50e hurlants, lors de l'étape la plus longue, entre Auckland, en Nouvelle-Zélande, et Itajai, au Brésil. "C'est l'étape que j'attends le plus, avec le passage du Cap Horn, où il faudra faire attention au bateau autant qu'aux hommes (sic) de l'équipage !"
Le départ de la Volvo Ocean Race