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La communauté internationale promet 5,4 milliards de dollars pour Gaza

Lors d'une conférence internationale organisée au Caire, la communauté internationale a promis, dimanche, de verser 5,4 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza, soit bien plus que les 4 milliards espérés par les Palestiniens.

Réunis au Caire, dimanche 12 octobre, pour la conférence internationale sur la reconstruction de Gaza, une cinquantaine de pays et organisations ont promis 5,4 milliards de dollars (4,2 milliards d'euros) d'aides.

L'autorité palestinienne espérait obtenir 4 milliards de dollars pour aider à reconstruire cette enclave palestinienne ravagée par 50 jours de guerre avec Israël cet été. L'objectif est donc largement dépassé.

Les donateurs "se sont engagés à envoyer leur aide dès que possible", a indiqué le ministre norvégien des Affaires étrangères Borge Brende, dont le pays était le co-organisateur de la conférence avec l'Égypte.

Il a précisé que la moitié des dons serviraient à la reconstruction, tandis que l'autre moitié serait employée à d'autres types d'aides non définis.

Le Qatar a été, de loin, l'État le plus généreux avec une promesse de don d'un milliard de dollars. L'Union européenne a promis 568 millions de dollars, les États-Unis, 212 millions d'"aide immédiate" sur un total de 400 millions en un an, les Émirats Arabes Unis et la Turquie promettant quant à eux 200 millions de dollars chacun.

Un territoire dévasté

John Kerry, le secrétaire d'État américain, a également plaidé pour une relance du processus de paix entre les deux adversaires, promettant "l'engagement complet du président Obama", de lui-même et des États-Unis pour permettre d'obtenir un accord de paix. "Un cessez-le-feu, ce n'est pas la paix. Nous devons nous rasseoir à la table (des négociations) et aider les parties à faire des choix difficiles", a-t-il lancé fermement.

La réalité sur le terrain ne va cependant pas dans ce sens. Après 50 jours de guerre entre Israël et des groupes armés palestiniens, dont le Hamas, qui ont fait plus de 2 100 morts palestiniens et 73 israéliens, la bande de Gaza est à genoux. Quelque 100 000 Palestiniens se retrouvent sans abri dans cette enclave exiguë et surpeuplée, où 45% de la population active et 63% des jeunes étaient au chômage avant même la guerre.

Infrastructures et entreprises ont été endommagées alors que l'électricité et l'eau manquent dans ce territoire, qui reste sous blocus israélien et égyptien. Le produit intérieur brut (PIB) des neuf premiers mois de 2014 devrait être de 20% inférieur par rapport à la même période en 2013.

"Pessimisme" sur la concrétisation des engagements

L'Autorité palestinienne avait présenté un projet de reconstruction de Gaza de 76 pages, pour un montant de 4 milliards de dollars, dont la plus grande partie est affectée à la construction de logements.

Une grande partie de la communauté internationale espère pouvoir miser à terme sur plus de stabilité politique à Gaza avec la réconciliation récente entre l'Autorité palestinienne, dominée par le parti nationaliste Fatah de Mahmoud Abbas, et le Hamas islamiste, qui contrôle la petite enclave coincée entre l'Égypte et Israël.

Le gouvernement d'union palestinien s'est réuni dans la bande de Gaza jeudi pour la première fois depuis sa formation en juin, après des années de déchirements entre Hamas et Fatah.

Il s'agissait d'envoyer aux donateurs un message clair : l'argent destiné à la reconstruction sera bien utilisé par une autorité composée de personnalités indépendantes et non pas acquises à tel ou tel bord. Car le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon l'a dit lui-même : il n'y aura pas de solution durable aux problèmes de Gaza sans règlement global entre Palestiniens et Israéliens.

Avec AFP