Malgré une opinion publique peu en phase avec le projet de loi, l'Estonie s'est écartée un peu plus de l'ex-Union soviétique en devenant, jeudi, la première république de l'ex-URSS à offrir l'union civile aux couples homosexuels.
L'Estonie est devenue, jeudi 9 octobre, la première république ex-soviétique à offrir l'union civile aux couples homosexuels, avec une loi qui ouvre également la porte à l'adoption d'enfants par ces derniers dans certains cas.
Baptisé "Acte de cohabitation", le texte, qui a recueilli 40 voix pour et 38 contre dans une chambre qui compte 101 sièges, a suscité la controverse dans ce petit pays balte d’1,3 million d’habitants, en grande majorité athées, membre de l’UE et de l’Otan. Un sondage de l'institut EMOR a ainsi révélé récemment que deux Estoniens sur trois y étaient opposés.
Le régime d'union civile - pour les couples tant homosexuels qu'hétérosexuels - qu'il instaure est similaire à la législation existante dans 14 autres pays européens.
Quant à l'adoption par les couples homosexuels, la nouvelle loi l'autorise lorsqu'il s'agit d'un enfant biologique du ou de la partenaire légalement enregistré du demandeur. Elle en ouvre aussi la possibilité aux couples dont les deux membres sont stériles.
Le seul fait que cette loi soit passée rendra notre société plus tolérante
Ces dispositions s’éloignent nettement de la législation et du discours politique dans plusieurs autres pays de l'ex-URSS, et notamment en Russie.
"Dans la société soviétique celui qui était différent était un ennemi. Y compris pour cause d'orientation sexuelle différente, elle-même punissable", a dit à l'AFP le président social-démocrate du parlement Eiki Nestor. "Le seul fait que cette loi soit passée rendra notre société plus tolérante".
Un militant des droits des gays Rain Uusen s'est félicité du texte qui accorde aussi aux membres des couples homosexuels les mêmes droits qu'aux hétérosexuels en matière de droit et de santé.
Les adversaires de la loi, dont notamment la Fondation pour la protection de la famille et de la tradition, appuyée par des organisations américaines similaires et par les milieux catholiques, avaient mené une campagne vigoureuse, dénonçant une tentative de "saper les bases morales de la société".
Les partisans du texte, dont des personnalités locales du spectacle, avaient réuni 17 000 signatures "like" sur Facebook et remis des centaines de fleurs aux députés en leur demander de voter pour.
Avec AFP