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Nouvelle attaque meurtrière de Boko Haram au Cameroun

Une roquette tirée lundi depuis la ville nigériane de Banki, un bastion de la secte islamiste Boko Haram, a tué au moins huit civils dans le nord du Cameroun voisin, selon la police locale.

Au moins huit personnes ont été tuées, lundi 6 octobre, dans une ville de l'extrême-nord du Cameroun. Cette attaque transfrontalière à la roquette est attribuée à la secte islamiste radicale nigérianne Boko Haram, selon un policier et un agent de sécurité camerounais.

"Les Boko Haram ont tiré une roquette cet après-midi à partir de Banki (...) La roquette est tombée à Amchidé et a tué huit civils et fait de nombreux blessés", a déclaré le policier qui a requis l'anonymat. "Nous craignons une hausse du nombre de morts", a-t-il ajouté.

"La roquette est tombée dans une rue où beaucoup de gens faisaient leurs achats", a rapporté sous couvert d'anonymat un agent de sécurité basé à Amchidé, évoquant lui un bilan de "neuf morts". "Nous avons pu dénombrer huit blessés (transportés à l'hôpital de la ville)".

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La ville nigériane de Banki se situe à proximité d'Amchidé. Elle est contrôlée depuis quelques semaines par Boko Haram. Des groupes d'autodéfense ont été mis en place à Amchidé pour repousser les islamistes qui y multiplient les tentatives d'incursions.

Un sommet régional contre Boko Haram

Boko Haram, dont l'insurrection sanglante a fait plus de 10 000 morts au Nigeria depuis cinq ans, a progressé de façon fulgurante ces dernières semaines dans le nord-est du pays, s'emparant de villes et de villages des États de Borno, Yobe et Adamawa.

Les coups de force du groupe sont de plus en plus fréquents dans l'extrême-nord du Cameroun voisin, où il tue civils et militaires, tout en volant du bétail. La multiplication des exactions a entraîné l’exode de milliers de Nigérians, qui se sont réfugiés dans l’extrême-nord du Cameroun, tandis que plusieurs milliers de Camerounais des villages frontaliers se sont déplacés vers l'intérieur du pays.

L'armée camerounaise, qui a déployé des renforts dans la région, a annoncé ces dernières semaines avoir tué de nombreux combattants de Boko Haram. Accusés d'"atteinte à la sûreté de l'État", trente membres présumés de la secte nigériane ont été écroués à la prison principale de Yaoundé, avant de passer en jugement devant un tribunal militaire.

La lutte contre Boko Haram figure également au menu d’un sommet régional dont l’ouverture est prévue, mardi 7 octobre, au Niger. Les dirigeants du Nigéria, du Cameroun, du Tchad, et du Bénin espèrent coordonner leur position face à la montée en puissance de la secte islamiste radicale.

Avec AFP