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En visite au Royaume-Uni, Manuel Valls s'est lancé, lundi, dans une opération séduction au cœur de la City. Le Premier ministre français s'est attaché à convaincre les représentants du monde des affaires que son gouvernement était "pro-business".

Manuel Valls a réitéré son discours désormais bien rodé sur son amour de l’entreprise. "My government is pro-business !", a-t-il lancé, dans le temple de la finance britannique. Une opération séduction visant à promouvoir le climat économique de l’Hexagone et à faire oublier les déclarations de François Hollande, qui qualifiait la finance d'"ennemie" lors de sa campagne électorale de 2012.

"Et il faut le dire à chaque fois parce qu'il faut bien comprendre que la France veut faire du soutien aux investissements et à l'entreprise la condition fondamentale de son redressement économique", a déclaré le Premier ministre français à Guildhall, dans la grande bibliothèque médiévale d'un majestueux bâtiment niché au cœur de la City.

Manuel Valls, lancé depuis plusieurs semaines dans une croisade contre un "France bashing" (dénigrement à l'encontre de la France) selon lui injustifié, est venu redorer lundi le blason français de l'autre côté de la Manche.

"Un Premier ministre français à la City, c'est un événement. Un Premier ministre français socialiste à la City, c'est une révolution !", s'est-il amusé.

Le risque d’une sortie de l’UE

Le Premier ministre français a également prévenu son auditoire que la City de Londres "perdrait beaucoup à vouloir tourner le dos à l'Europe". Une façon d'évoquer le référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne promis par David Cameron, sous la pression des eurosceptiques de son camp conservateur (droite) et du parti europhobe Ukip.

"Je connais les échéances des prochaines années qui pourraient vous amener à vous exprimer sur votre destin et sur votre avenir. Et je vous le dis sereinement et sincèrement : la France souhaite que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne", a lancé Manuel Valls.

"Le Royaume-Uni et tout particulièrement la City, perdrait beaucoup à vouloir tourner le dos à l'Europe", a dit le Premier ministre. "Je l'ai dit ce matin à votre Premier ministre David Cameron; je le dirai cet après-midi à Ed Miliband", le chef du Parti travailliste d'opposition (centre gauche), dont la formation est au coude-à-coude dans les sondages avec les conservateurs avant les élections générales de mai prochain.

M. Valls a reconnu que l'Europe avait "besoin de réformes" et qu'il fallait notamment "la simplifier", "rendre son action plus lisible, pour la rapprocher des peuples, pour combler ce vide démocratique dont on parle depuis des décennies sans jamais réellement prendre les mesures adaptées".

Mais il a appelé les Britanniques à ne pas quitter le navire européen, afin de contribuer à maintenir l'Europe comme "un continent de référence", "un continent capable de peser d'un point de vue économique, industriel, technologique, scientifique, mais aussi diplomatique et militaire".

Avec AFP