Vendredi, un demandeur d’asile s’est grièvement brûlé après avoir tenté de s’immoler dans le hall de la Cour nationale du droit d’asile, à Montreuil, en région parisienne, après le rejet de sa demande. À ce stade, il risque probablement l'expulsion.
À Montreuil (Seine-Saint-Denis), vendredi 3 octobre, un demandeur d'asile s'est grièvement brûlé en tentant de s'immoler dans le hall de la Cour nationale du droit d'asile (CNDA). L’instance venait de mettre fin à ses espoirs d'obtenir le statut de réfugié en France.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime serait un Tchadien, qui aurait transité par la Syrie avant d'arriver en France, a précisé une source policière.
L’homme, grièvement brûlé au cuir chevelu et sur le haut du corps, doit être héliporté vers un hôpital de la région parisienne. Contrairement aux conclusions d’un premier bilan établi par les secours, son pronostic vital ne serait finalement pas engagé, a développé cette source.
Vers 15 heures, l'homme, muni d'une bouteille, s'est aspergé d'essence dans le hall de cette juridiction, "au niveau du guichet".
La CNDA, ultime option pour les demandeurs d’asile
Il "était venu consulter les affichages" des décisions dans le hall. Apprenant qu'il avait été débouté, il s'y est "immolé, puis s'est mis à courir. La police l'a alors sorti du bâtiment", a précisé à l'AFP Gilles Piquot, un avocat présent dans le bâtiment.
La CNDA offre aux demandeurs d'asile, dont le dossier a été rejeté par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), l'une des toutes dernières chances d'obtenir le statut de réfugié sur le sol français.
L’an passé, en 2013, elle a été saisie par près de 90 % des personnes déboutées en première instance et, dans 18% des cas, elle a annulé la décision de l'Ofpra et accordé l'asile au requérant (près de 5 500 dossiers).
Le rejet d'un appel par la CNDA implique pour un étranger la fin de ses espoirs d'obtenir le statut de réfugié et, de fait, une probabilité plus importante de se voir expulser du territoire français.
Avec AFP