"J'ai toujours su qu'Alain Juppé serait au rendez-vous de son destin et de celui de la France. Peu de choses pouvaient me faire plus plaisir, pour moi-même, pour lui et surtout pour notre pays", déclare l'ancien président de la République dans une confidence faite au chef du service politique du "Figaro", Philippe Goulliaud, à paraître jeudi 2 octobre.

"Si j'en avais l'énergie, j'aurais déjà réservé ma place, même petite, à son QG" de campagne, ajoute celui qui fût chef de l’État entre 1995 et 2007, et qui jouit toujours d’une bonne cote de popularité auprès des Français, selon les sondages,

Alain Juppé, qui est le rival le plus sérieux de Nicolas Sarkozy pour l'Elysée, selon plusieurs enquêtes d'opinion, a récemment annoncé qu'il serait candidat à la primaire de 2016 de l’UMP pour la présidentielle de 2017.

Jacques Chirac n'a jamais tari d'éloges au sujet d'Alain Juppé - alors qu'à l'inverse, il voue une détestation notoire à celui qui lui a succédé à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, qui brigue désormais la présidence de l'UMP avec 2017 en ligne de mire."C'est une excellente chose que l'ancien président apporte son soutien à Alain Juppé", s'est félicité auprès de l'AFP l'ex-ministre Benoist Apparu, l'un des lieutenants du maire de Bordeaux.

La déclaration de Jacques Chirac intervient quelques jours après des propos peu amènes de son épouse, Bernadette, fervent soutien de Nicolas Sarkozy, à l’encontre du même Alain Juppé. "Il est très, très froid et il n'attire pas les gens", a-t-elle lâché lundi au micro d'Europe 1. "Qu'est ce qu'Alain Juppé a à voir avec Nicolas Sarkozy ? [...] Alain Juppé peut courir avant de faire des succès comme ça, sur les planches", a-t-elle asséné.

Questionné sur cette saillie, le maire de Bordeaux avait répliqué en affirmant que "les déclarations de Bernadette Chirac ne [le] préoccupent pas du tout. Il y a bien longtemps que cette image appartient au passé". Avant d’indiquer que Jacques Chirac, qu’il rencontre "tous les trois-quatre mois"  lui avait récemment "confirmé son jugement, qu'[il] était le 'meilleur d'entre nous'".

Selon "Le Canard Enchaîné" daté de mercredi, Nicolas Sarkozy souhaiterait ardemment rencontrer Jacques Chirac et compterait sur Bernadette Chirac pour arranger l'entrevue. "Nicolas Sarkozy veut absolument se réconcilier avec mon mari. Il fait le forcing pour que je lui organise un rendez-vous avec Jacques. Il m'a même dit qu'il était prêt à le voir en cachette n'importe où", aurait déclaré l'ex-Première dame à des interlocuteurs. L'hebdomadaire satirique ajoute que c'est leur fille Claude, farouchement opposée à Nicolas Sarkozy, qui ne veut pas d'une telle rencontre.