logo

Pour la première fois, Washington, appuyé par cinq pays arabes, a bombardé, dans la nuit de lundi à mardi, les bases de l'organisation de l'EI en Syrie. Les États-Unis ont aussi intensifié leurs frappes en Irak, tuant des "dizaines" de jihadistes.

Après l’Irak, c’est la Syrie que la coalition visant l’organisation de l'État islamique a décidé de frapper pour la première fois, dans la nuit de lundi à mardi 23 septembre, ouvrant un nouveau front contre les jihadistes sunnites.

"[Lundi] soir, sur mes ordres, les forces américaines ont lancé des frappes visant les bases de l'État islamique", a annoncé, mardi, le président Barack Obama

La veille, c'est le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, qui avait confirmé l'information : "L'armée américaine et des forces de nations partenaires mènent une action militaire contre les terroristes de l'EIIL [ancien acronyme de l’organisation de l’État islamique, NDLR] en Syrie au moyen d'avions de chasse, de bombardiers et de missiles Tomahawk."

Aux côtés de cinq "nations partenaires" du Moyen-Orient - Jordanie, Bahreïn, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis – qui "ont participé ou appuyé", Washington a frappé une cinquantaine de cibles de l'EI dans les provinces de Raqqa, le principal bastion du groupe islamiste en Syrie, de Daïr az Zour et de Hasakah, dans l'est du pays, tuant au moins 70 jihadistes.

"L'Amérique est fière de se tenir côte-à-côte avec ces nations au nom de notre sécurité commune. La force de cette coalition démontre clairement au monde que ce n'est pas le combat de l'Amérique seule", a-t-il souligné, s'exprimant mardi en fin de matinée à Washington. "Cela montre que tous les peuples du Moyen-Orient se défendent contre l’État islamique", a-t-il affirmé.

>> À lire sur France 24 : "L'inavouable alliance des États-Unis et de l'Iran contre l'EI"

L'EI et le Front al-Nosra visés

Selon un responsable du Pentagone, les raids visaient principalement des positions de l'EI à Raqqa (au nord de la Syrie), ainsi que des cibles sur la frontière, très poreuse, entre la Syrie et l'Irak. Les États-Unis ont également ajouté que leurs forces avaient mené huit raids contre des militants du Front al-Nosra, groupe lié à Al-Qaïda, à l'ouest d'Alep. Le bilan de ces raids serait d'au moins 50 combattants et huit civils tués.

D'après un décompte du Pentagone, plus de 160 projectiles, pour l'essentiel des missiles de haute précision, ont été utilisés pour ces frappes qui, selon le commandement des forces américaines, ne font que commencer.

>> À lire sur France 24 : "EI, EIIL, Daech, comment appeler les jihadistes en Irak et en Syrie ?"

Damas affirme avoir été informé

Ces opérations marquent le premier engagement de Washington dans le conflit syrien depuis son déclenchement en mars 2011.

Barack Obama avait prévenu le 10 septembre, dans un discours solennel, qu'il se réservait le droit de frapper l'organisation de l'EI y compris dans son sanctuaire syrien. Tôt mardi 23 septembre, le ministère syrien des Affaires étrangères a fait savoir que Washington avait préalablement "informé le représentant de la Syrie auprès des Nations unies que des frappes seraient menées contre l'organisation terroriste de l'État islamique à Raqqa".

De son côté, Bachar al-Assad a fait savoir sur la télévision publique syrienne qu'il
était prêt à "poursuivre sa lutte contre le terrorisme" et a apporté son soutien aux initiatives internationales contre l'EI.

Depuis l'offensive éclair lancée contre l’EI début juin en Irak, Damas voit dans l'émergence de cette menace un moyen de réintégrer le jeu diplomatique duquel il a été écarté depuis la répression du mouvement de protestation. Mais les États-Unis – et la communauté internationale - excluent toute coordination avec le dirigeant syrien, dont Washington exige toujours le départ.

En outre, l'armée américaine a mené mardi 23 septembre de nouvelles frappes aériennes en Irak, tuant des dizaines de jihadistes, selon le ministère.

Avec AFP et Reuters