Les Kurdes irakiens ont enregistré, la semaine dernière, un succès important en reprenant le village d’Hassan-al-Sham aux jihadistes de l'EI. Reportage dans cette localité, située entre Erbil et Mossoul, qui porte les stigmates des combats.
Pour rejoindre le village d’Hassan-al-Sham, situé sur l’axe Erbil-Mossoul en Irak, les peshmerga ont emprunté une route détournée. Grâce à ce chemin, ils ont pu prendre par surprise l’organisation de l’État islamique (EI), qui avaient bloqué l’accès à la bourgade en faisant exploser les ponts de la rivière de Khazir.
Des affrontements violents ont éclaté entre les jihadistes et les combattants turcs irakiens, qui ont repris, le 16 septembre, le contrôle de la ville et de trois autres localités à l’ouest d’Erbil, Syudan, Bahra et Jisr al-Khadhr.
"Si ça explose, on est mort"
Moins d'une semaine après les combats, quelques maisons brûlent encore à Hassam-al-Sham. "Aux abords de la ville, un artificier montre une voiture piégée, raconte un des envoyés spéciaux de France 24 en Irak, Selim el-Meddeb. Faute de moyens, les démineurs peshmerga se contentent souvent de détonner les engins explosifs installés par les jihadistes".
Un travail délicat pour les unités de démineurs. "C'est très difficile, explique le commandant Darya. Nous n'avons pas d'engins de brouillage des signaux. On n'a pas de véhicules blindés ou de protection corporelle. On porte juste notre uniforme. Si ça explose, on est mort."
Pendant ce temps, les peshmerga ont construit un gué pour pouvoir traverser la rivière Khazir, en attendant de construire un pont de fortune. Et ainsi acheminer plus rapidement leurs troupes vers le front.