
Nicolas Sarkozy a expliqué les raisons de son retour dans le journal télévisé de France 2, dimanche soir : "Je n'ai pas le choix", a-t-il déclaré. À propos des affaires où son nom est cité, il assure n'avoir "rien" à se "reprocher".
Invité du journal télévisé de France 2, Nicolas Sarkozy a expliqué, dimanche 21 septembre au soir, pendant plus d'une quarantaine de minutes, les raisons de son retour sur la scène politique. Passage en revue des principaux points abordés.
Son retour : "Je n'ai pas le choix"
Revenir en politique, Ce n'est pas seulement une "envie", a-t-il déclaré au journaliste Laurent Delahousse :"Je n'ai pas le choix" de revenir en politique, a-t-il assuré, tout en proposant une "alternative collective" face au Parti socialiste et au Front national.
"Je ne veux pas que mon pays soit condamné entre le spectacle humiliant que nous avons aujourd'hui et la perspective d'un isolement total qui serait [celle] du Front national", a déclaré l'ancien chef de l'État, lors de sa première interview télévisée depuis l'annonce faite vendredi, via Facebook, de sa candidature à la présidence de l'UMP.
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Son échec en 2012 : "C'était ma responsabilité"
S'il n'a pas souhaité revenir sur son bilan de président, l'homme s'est livré à une forme de "mea culpa" sur sa défaite à la dernière élection. En 2012, "si j'ai perdu, c'était ma responsabilité", a-t-il déclaré, concédant des "erreurs" et la "vanité de certains sentiments". "Celui qui consiste à penser, quand on a beaucoup d'énergie et que l'on croit beaucoup en ses idées - ce qui est mon cas - que parfois on peut réussir seul. Or, il n'y a pas de réussite individuelle". Mais "l'âge apporte peut-être un peu moins d'énergie mais plus de sagesse, de recul".
François Hollande : "Il est son propre procureur"
Tout en disant vouloir sortir des querelles d'ego et refuser de critiquer son successeur, Nicolas Sarkozy a sévèrement attaqué François Hollande. "Je n'ai pas menti" en 2012, a-t-il répété quatre fois. En revanche "que reste-t-il de la longue série d'anaphores, vous savez, 'Moi président' ? Une longue litanie de mensonges", a-t-il asséné. "Au fond, il est son propre procureur", a ironisé Nicolas Sarkozy au sujet de l'actuel chef de l'État, tout en précisant souhaiter "naturellement" qu'il aille au bout de son mandat.
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Les affaires : "Je n'ai rien à me reprocher"
L'ancien président a également réaffirmé n'avoir "rien" à se "reprocher" dans les multiples affaires judiciaires - évoquant notamment celles de Bettencourt, Karachi - dans lesquelles son nom est cité. "Est-ce que vous croyez que si j'avais quelque chose à me reprocher, je viendrais m'exposer dans un retour à la politique comme aujourd'hui ? Est-ce que vous me prêtez deux neurones d'intelligence ?", a-t-il lancé, "en colère".
"Toute la campagne présidentielle, on a expliqué aux Français que j'étais mouillé dans l'affaire Bettencourt, que j'avais extorqué de l'argent à une vieille dame. Deux ans et demi d'enquête, quatre perquisitions, 22 heures d'interrogatoire. À l'arrivée: non lieu. Qui me rendra mon honneur ?", a-t-il ajouté à plusieurs reprises.
La situation de la France : "Notre modèle doit être refondé"
Nicolas Sarkozy a affirmé qu'en 2014, "c'est la crise de la France qui peut faire basculer l'Europe dans la faillite". En 2008, "la crise du monde entier s'est abattue sur la France. C'est une crise que le monde n'avait pas connue depuis 1929", a-t-il rappelé. "Mais aujourd'hui, la croissance mondiale est revenue à 4 %, l’Allemagne est prospère, l’Europe n’est pas en crise, mais nous, nous stagnons. Notre modèle doit être totalement refondé", a-t-il expliqué.
L'UMP : Juppé et Fillon, "j'aurai besoin d'eux"
Au sein de l'UMP, le retour de Nicolas Sarkozy marque le début de la bataille pour 2017. Mais il a fait mine de tendre la main à ses adversaires.
"Alain Juppé, je l'ai connu quand j'avais 20 ans. C'est un partenaire, c'est un ami, c'est un compagnon, c'est quelqu'un pour qui j'ai même de l'admiration et j'aurai besoin de lui [...]. Quant à François Fillon, il a été Premier ministre pendant cinq ans [...]. On a travaillé sans aucun nuage, j'aurai besoin de lui aussi."
Avec AFP