Alors que dans l'est de l'Ukraine, la mise en place de la zone démilitarisée, prévue dans le mémorandum signé vendredi, se fait attendre, l’Otan et l'armée ukrainienne dénoncent un cessez-le-feu qui n'existe "que sur le papier".
Le cessez-le-feu signé le 5 septembre peine à être mis en œuvre. Et l'armée ukrainienne commence à s'impatienter, annonçant, dimanche 21 septembre, qu'elle n’appliquerait pas le plan de paix négocié avec les séparatistes pro-russes, tant que la trêve ne serait pas totale dans l'Est.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les belligérants ont signé à Minsk un mémorandum en neuf points, également paraphé par la Russie et par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il vise à mettre en place une zone tampon de 30 km de large le long de la ligne de front, d'où les armes lourdes devaient en principe être retirées au plus tard dans la nuit de samedi à dimanche.
Mais le porte-parole de l'armée ukrainienne a estimé, dimanche, que la mise en oeuvre de cette zone démilitarisée ne serait possible qu'une fois que le cessez-le-feu serait complet dans les régions séparatistes. "L'un des principaux points [de l'accord signé samedi à Minsk, NDLR] concerne le cessez-le-feu et seulement après, il y a les autres points", a déclaré Andriï Lyssenko.
"Tant que ce premier point n'est pas acquis, nous ne pouvons pas parler des points suivants", a-t-il averti, alors que le texte prévoit bien une entrée en vigueur simultanée des neuf points sur le territoire contrôlé par les rebelles, soit une zone qui s'étend sur 230 km de Lougansk à la mer d'Azov au sud et sur 160 km dans sa plus grande largeur entre Donetsk à l'ouest et la frontière russe à l'est.
L’armée ukrainienne déplore la mort de deux soldats
L'armée ukrainienne accuse les séparatistes et les troupes russes de continuer à tirer sur les troupes gouvernementales dans l'est du pays. "Au cours des dernières 24 heures, nous avons perdu deux soldats ukrainiens et déplorons huit blessés", a déclaré dimanche à la presse Andriy Lissenko.
À Donetsk, principale ville tenue par les pro-russes, des tirs à l'arme lourde se sont poursuivis par intermittence dimanche matin aux abords de l'aéroport contrôlé par l'armée loyaliste.
Un cessez-le-feu qui n'existe "que sur le papier"
Samedi, le commandant en chef des forces de l'Otan, le général américain Philip Breedlove, avait fustigé un cessez-le-feu qui n'existait "que sur le papier" et dénoncé "un flux incessant" de troupes russes et pro-russes entre la Russie et la région de l'est de l'Ukraine aux mains des rebelles. Aux termes du mémorandum de Minsk, "toutes" les troupes étrangères doivent quitter l'Ukraine.
Moscou dément de son côté toute présence de ses troupes sur le sol de son voisin, malgré les informations de plusieurs médias indépendants russes selon lesquels des parachutistes tués en Ukraine ont été inhumés dans le nord de la Russie.
"Mais nous espérons que cela va changer", a ajouté le général Breedlove, tout en précisant que le nombre des soldats russes à l'intérieur de l'Ukraine avait "baissé de manière significative" par rapport à leur niveau le plus élevé, selon lui, il y a "plus d'une semaine". Selon les termes du mémorandum, "toutes" les troupes étrangères sont censées quitter l'Ukraine.
En cinq mois, le conflit dans l'est de l'Ukraine a fait près de 2 900 morts et a poussé plus de 600 000 civils à fuir.
Avec AFP