logo

Arrestation du potentiel plus grand tueur en série de Los Angeles

La police de Los Angeles a peut-être arrêté le "serial killer" qui a terrorisé la Cité des anges au cours des années 1970 et 1980. Confondu par ses empreintes, John Thomas junior, 72 ans, pourrait avoir tué une trentaine de femmes.

AFP - La police de Los Angeles passait au tamis vendredi des dizaines de dossiers d'affaires non résolues, au lendemain de l'annonce de l'arrestation d'un septuagénaire soupçonné d'avoir violé et assassiné une trentaine de femmes dans les années 70 et 80.

John Thomas junior, 72 ans, qui a purgé plusieurs peines de prison pour agressions sexuelles entre 1957 et 1983, a été interpellé fin mars après s'être soumis en 2008 à un prélèvement d'ADN requis par la loi du fait de son casier judiciaire.

Cet ADN correspondait à celui retrouvé sur les scènes des viols suivis de meurtres de cinq femmes âgées de 56 à 80 ans dans les années 70 à Los Angeles et à Inglewood, une banlieue sud-ouest, a indiqué jeudi le chef de la police de la grande ville sud-californienne, William Bratton.

"Thomas, à l'heure actuelle, et cela va probablement augmenter, est également soupçonné de 25 autres meurtres qui se sont produits dans la région dans les années 1970 et 1980", a ajouté M. Bratton.

L'adjoint de M. Bratton, Charlie Beck, a prévenu que l'étendue des crimes présumés du suspect ne faisait que commencer à émerger.

La police soupçonne Thomas, qui travaillait pour une compagnie d'assurances, d'être le "violeur des quartiers ouest", qui avait terrorisé Los Angeles à cette époque et qui n'avait jamais été identifié.

"Nous ne sommes pas encore arrivés au bout des choses qu'il a faites", a expliqué M. Beck.

Jusqu'ici, John Thomas a été inculpé des meurtres d'une femme de 68 ans en novembre 1972 et d'une autre de 67 ans en février 1976.

A l'époque, la peine capitale avait été abrogée en Californie, et M. Thomas risque donc seulement la prison à perpétuité.

La police n'avait établi qu'en 2004 que les meurtres de 1972 et de 1976 avaient été commis par la même personne.

Selon M. Bratton, l'ADN du suspect le lie à trois autres meurtres à Inglewood, pour lesquels il n'a pas encore été inculpé. Trois femmes, âgées respectivement de 80, 65 et 56 ans, avaient été agressées, violées et étouffées selon le même mode opératoire.

Le petit-neveu de l'une de ces victimes, Robert Kistner, a affirmé qu'il avait toujours espéré que les progrès de l'analyse ADN finiraient par permettre de retrouver le meurtrier.

"Je sais que ma tante, qui était une bonne chrétienne, espèrerait que cette âme sera sauvée, et chercherait à pardonner", a assuré M. Kistner, un policier à la retraite.

"Je viens des forces de l'ordre. Je ne peux pas faire preuve d'autant de mansuétude, j'en ai bien peur, donc j'ai hâte de voir cette affaire suivre son cours devant les tribunaux", a-t-il ajouté.

La police de Los Angeles a entrepris la tâche harassante d'explorer des dossiers de crimes non résolus, certains vieux de plus d'un demi-siècle.

Dans 17 des meurtres pouvant être attribués à Thomas, qui pourrait ainsi être le pire tueur en série ayant opéré dans la deuxième ville des Etats-Unis, les victimes avaient la cinquantaine ou plus, certaines étaient même nonagénaires, et le mode opératoire était le même.

Fait troublant, cette vague de crimes avait cessé en 1978, lorsque Thomas avait été emprisonné après avoir été condamné d'un viol à Pasadena, une banlieue nord-est de Los Angeles.

Après sa sortie de prison en 1983, Thomas s'était établi à Chino, à 50 km de Los Angeles, où une deuxième vague d'agressions s'est déclarée la même année, cinq femmes étant assassinées dans la ville voisine de Claremont.