Au lendemain de la libération de quatre généraux détenus dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, le chef du Hezbollah libanais a affirmé que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) n'était "pas forcément intègre".
AFP - Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a estimé vendredi que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) n'était "pas forcément intègre", après sa décision de libérer quatre généraux libanais détenus dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du dirigeant Rafic Hariri.
"Leur libération ne signifie pas forcément que le tribunal est intègre", a déclaré cheikh Nasrallah dans une déclaration télévisée.
Les quatre généraux, considérés comme les piliers de l'ancien système sécuritaire libanais à l'époque de la tutelle syrienne au Liban, ont été libérés mercredi après 44 mois de détention à Beyrouth, le procureur du TSL ayant cité l'absence d'"éléments de preuve suffisants".
Rafic Hariri, Premier ministre sous la tutelle syrienne devenu opposant à l'hégémonie de Damas au Liban, a été tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth le 14 février 2005.
Sa mort avait provoqué une grave crise au Liban qui avait fini par conduire au retrait des troupes syriennes après 29 ans de présence.
Cheikh Nasrallah, qui mène la minorité parlementaire appuyée par Damas et Téhéran, a jugé que la détention des généraux était motivée par des "considérations politiques. C'était un scandale politique, c'était une erreur".
"Avec leur libération, une nouvelle étape s'ouvre et nous ne pouvons la juger d'avance. Le procureur général du TSL et les enquêteurs doivent désormais démontrer qu'ils sont des professionnels et agissent à l'abri des considérations politiques", a-t-il encore dit.
"Quatre ans d'enquête ont ciblé la Syrie et ses alliés. Examinons toutes les autres options: pourquoi exclure la piste israélienne", a-t-il demandé. "L'Etat hébreu peut commettre cet assassinat. A-t-il intérêt à le faire? a-t-il intérêt à provoquer un conflit régional? a-t-il les moyens? je dis oui".
Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU, créée après l'assassinat de Rafic Hariri, avaient conclu à des "preuves convergentes" mettant en cause les renseignements syriens et libanais. La Syrie nie toute implication.