Alors que s'accumulent les accusations sur le tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, deux mandats d'arrêt européens ont été lancés contre un couple, proche des milieux fondamentalistes musulmans, a indiqué le parquet d’Orléans, lundi 8 septembre.

La famille, recomposée, habitait dans la commune de Villefontaine, en Isère. Elle a quitté "effectivement le territoire national et pris un vol depuis la Suisse jusqu'en Turquie puis un vol intérieur jusqu'à la frontière turco-syrienne", a précisé lundi en début d'après-midi le procureur de la République de Vienne (Isère), Matthieu Bourrette.

Deux plaintes ont été déposées, à Orléans et à Vienne (Isère), par chacun des ex-conjoints du couple, qui ont constaté la disparition de leurs jeunes enfants respectifs, trois petites filles de 3 à 5 ans, a précisé le parquet d'Orléans, confirmant une information de "La République du Centre".

Appartement vidé et voiture vendue

Ilham Tarbouni, sans nouvelle de sa fille de 3 ans, Jana, qu'elle avait confiée à son père pour les vacances, ne l'a pas vue revenir le 29 août, comme prévu, à Malesherbes. Contactée par France 24, Ilham Tarbouni a indiqué être dans l'attente d'informations et d'une confirmation. "S'il faut que j'aille la chercher moi-même, j'irai la chercher moi-même", a-t-il déclaré par téléphone.

La mère de Jana, au téléphone sur France 24

Les gendarmes, qui s'étaient rendus au domicile du père, à Villefontaine, ont découvert que l'appartement avait été vidé et la voiture vendue. Le père, Eddy Leroux, 34 ans, musulman converti, avait fait part de son désir de quitter la France pour l'Arabie saoudite ou l'Irak. Mais dans un message posté le 14 avril dernier, sa compagne Jihane Makhzoumi, d'origine marocaine, se disait pour sa part à la recherche d'"une bonne école islamique et primaire" à Tetouan au Maroc, selon "La République du Centre".

Un "exil" motivé par un climat anti-musulman ?

Une autre plainte a été déposée à Vienne pour soustraction d'enfants par un père de famille, Abdel Hakim Labriak, après la disparition de ses deux fillettes et de son ex-femme, dont il redoutait de son côté qu'elle ait pris la direction de la Syrie ou de l'Irak. Confirmant des informations de presse, cet habitant de Lyon a précisé ne plus avoir de nouvelles de sa famille "depuis trois semaines".

"J'ai des craintes au niveau de la Syrie et de l'Irak mais je n'ai jamais affirmé avec certitude qu'ils étaient partis là-bas", a indiqué Hakim Labriak. Sur France 24, il a refusé de parler de "jihad", préférant parler d'un "exil" – "hijra" en arabe – motivé par un climat anti-musulman régnant en France. Hakim Labriak est cependant inquiet car la destination de cet "exil" est probablement "un territoire où il y a la guerre".

"Il n'a jamais été question de jihad mais plutôt d'exil"

Avec AFP