Coïncidence malheureuse : aux États-Unis, Isis désigne à la fois l'organisation de l’État islamique et un groupe ayant développé une solution de paiement par téléphone portable. Ce dernier a décidé de changer de nom pour devenir Softcard.
Isis est mort, vive Softcard. Un consortium de géants américains de télécommunications s'est retrouvé face à un sérieux problème avec l’ancien nom de son projet de solution de paiement par téléphone portable. Rien d’étonnant à cela : en anglais Isis est aussi l’acronyme d’Islamist State of Irak and the Levant, plus connu en France sous le nom de l'organisation de l’État islamique.
Michael Abbott, PDG de ce projet, n’avait aucune envie que son “bébé” partage le même nom que le mouvement terroriste devenu l’un des principaux ennemis des États-Unis au Moyen-Orient. “Même si ce n’est qu’une malencontreuse coïncidence, nous ne voulons rien avoir affaire avec ce groupe et nos pensées vont à toutes leurs victimes”, assure-t-il dans le communiqué publié mercredi 3 septembre officialisant le changement de nom.
Le groupe n’a pas attendu que l’État islamique décapite fin août James Foley, le premier Américain à être assassiné par le mouvement terroriste, pour réagir. Il cherchait une nouvelle appellation depuis juillet dernier pour se distancer avec son sinistre homonyme.
Sept petits mois et puis s’en va
Isis n’a, en fait, vécu que sept mois avant de décider de changer de nom. Cette solution de paiement par portable avait été lancée aux États-Unis en novembre 2013, après plusieurs années d’âpres négociations entre les géants des télécoms outre-Atlantique Verizon, AT&T et T-Mobile pour trouver un produit qui fasse l’unanimité.
“C’est un sérieux revers pour les responsables de cet ambitieux projet qui ont attiré des partenaires, créé une plateforme et suscité un certain intérêt médiatique sous le nom d’ISIS mobile”, souligne le site technologique Cnet. Michael Abbott rappelle ainsi que choix du nom remonte à quatre ans.
Reste que pour l’instant, le site de Softcard continue à présenter l’application de paiement sous l’appellation “Isis Wallet”. Michael Abbott reconnaît qu’il va falloir un peu de temps pour effacer toutes les traces de l’ancienne appellation.
Tous n’ont pas les mêmes états d’âme et problèmes d’identité. Car dans le monde anglo-saxon, d’autres sociétés se nomment Isis et ne semblent pas avoir l’intention de changer de nom. C’est le cas d’une ONG australienne qui travaille avec des enfants au Népal et en Ouganda, d’une société britannique spécialisé dans l’éducation et d’une entreprise néo-zélandaise du secteur des nouvelles technologies. Ou encore, d'une gamme de lingerie.