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L’armée irakienne poursuit son offensive, l’EI recule

Après avoir mis fin au siège d'Amerli, ville chiite du nord de l'Irak, armée loyaliste, miliciens chiites et combattants kurdes, appuyés par des frappes américaines, sont parvenus à reprendre deux villes à l'organisation de l'État islamique (EI).

La contre-offensive lancée contre l’organisation de l’État islamique (EI) s'accentue en Irak. Après avoir brisé le siège imposé depuis le 18 juin par les jihadistes à la ville chiite d’Amerli, soldats irakiens, forces kurdes et miliciens chiites, appuyés par des frappes américaines, ont repris deux localités, lundi 1er septembre.

La coalition armée est parvenue à sécuriser le village de Yankaja, puis, "en quelques heures", la ville de Souleimane Bek, à 175 km au nord de Bagdad, qui était aux mains des insurgés depuis 11 semaines, a déclaré à l'AFP le commandant de la milice chiite Badr, Hadi al-Ameri.

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Fort de ces succès, le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, en visite à Amerli, a assuré que l'Irak allait devenir un "cimetière" pour les jihadistes. Selon un correspondant de l'AFP, un convoi de miliciens est arrivé lundi dans la ville sous des acclamations et des tirs de joie. Mais la distribution de vivres par ces combattants a ensuite donné lieu à des échauffourées entre des habitants affamés, le siège les ayant privés pendant des semaines d'eau, de nourriture et de médicaments.

Nouveaux raids américains

Au cours du mois d'août, les jihadistes avaient relancé leurs assauts dans le nord de l'Irak, s'emparant de plusieurs localités et poussant les combattants kurdes à se retrancher dans leur région autonome du Kurdistan. Lundi, de nouvelles violences ont notamment touché Bagdad, où l'explosion de deux voitures piégées a tué neuf personnes et en a blessé 26.

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Les jihadistes de l’EI, qui ont lancé le 9 juin une vaste offensive en Irak, se sont emparés, en quelques jours, de larges pans de territoires dans le nord du pays, face à des forces irakiennes en déroute. Alors qu'aucun bilan précis des pertes humaines depuis le début de l'attaque jihadiste n'est disponible, l'ONU a annoncé, lundi, qu'au moins 1 420 personnes avaient été tuées et 1 370 blessées dans les violences en août.

Toujours selon l'ONU, 1,6 million d'Irakiens ont été déplacés cette année par les violences, dont 850 000 en août, parmi lesquels un grand nombre de membres des minorités chrétienne, yazidie et turcomane.

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Cette crise a poussé les États-Unis à intervenir avec des frappes aériennes limitées, comme à Amerli où ils ont mené quatre raids. Commencé le 8 août, ce soutien américain, premier engagement militaire de Washington en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011, a joué un rôle crucial dans la prise à l'EI le 17 août du barrage de Mossoul (Nord). Les États-Unis ont de nouveau mené des raids lundi dans ce secteur.

Menaces sur l'Europe

Les Occidentaux ont également apporté une aide humanitaire et décidé d'armer les combattants kurdes. L'Allemagne a ainsi annoncé qu'elle ferait une première livraison d'armes aux Kurdes, dont des milliers de fusils d'assaut. La chancelière, Angela Merkel, a justifié cette aide par les menaces que fait peser l'EI "sur l'Europe et l'Allemagne", soulignant que quelque 400 Allemands se trouvaient en Syrie et en Irak.

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L'Allemagne livre des armes aux combattants kurdes
L’armée irakienne poursuit son offensive, l’EI recule

Faisant état de son côté de 500 Britanniques ayant rejoint les jihadistes dans les deux pays, le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé, lundi, des mesures renforcées pour faire face à cette menace. Les services de police vont notamment être dotés du pouvoir provisoire de confisquer les passeports des voyageurs suspects aux frontières.

Avec AFP