
Presse française, jeudi 28 août 2014. Au menu de cette revue de presse, l'intervention du Premier ministre Manuel Valls devant l'université d'été du Medef. Un discours ovationné par les chefs d'entreprise.
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La presse française revient largement, ce matin, sur le discours prononcé hier par Manuel Valls à l’université d’été du Medef, le syndicat patronal.
Son discours a été ovationné par les chefs d’entreprises : "moi, j’aime l’entreprise", a lancé hier le Premier ministre. Reprenant à la une cette déclaration, " L es Echos" rappellent que les chefs d’entreprise attendent maintenant que Manuel Valls joigne le geste à la parole, mais se réjouissent de le voir "théoriser, sans fausse pudeur, un tournant sans retour". Manuel Valls embarque sa majorité "dans un voyage aux antipodes de la destination annoncée en 2012". "Après s’être fait applaudir (à l’université d’été du Medef), le défi du Premier ministre sera de ne pas se faire siffler à celle du PS".
La nouvelle doctrine du gouvernement, applaudie par les patrons, l’est aussi par la droite. "Le Figaro" se réjouit de "la leçon sociale-libérale" du professeur Valls, saluant sa "lucidité" et son "courage".
"Manuel Blair !" titre "L’Opinion", en se réjouissant de voir le Premier ministre emprunter à son tour "la voie sociale-libérale chère au Britannique Tony Blair". Son discours "est un coup de poing à une partie de la gauche", mais aussi "en direction de la droite, qui n’a jamais eu cette liberté de ton vis-à-vis de l’entreprise".
Valls tend la main à un Medef qui a, de son côté, lui aussi modéré son propos. Le Premier ministre et le patronat se seraient-ils résolus à adopter le sens du compromis? Valls-Gattaz, est-ce "du sérieux ?" se demande "Le Parisien".
Pas dénué, en tout cas, d’un certain nombre d’arrière-pensées, comme le rappellent "Les Echos", qui expliquent que si Gattaz a mis de l’eau dans son vin, c’est d’abord "pour s’assurer que le pacte de responsabilité ira jusqu’au bout". L’apaisement, aussi, pour mieux «avancer ses pions» sur d’autres terrains, notamment la réforme du temps de travail.
Dans une interview à "Libération", un autre grand patron, Stéphane Richard, le PDG d’Orange, tente de prévenir ses pairs contre la tentation de tout "jusqu’au-boutisme" qui risquerait de fragiliser un gouvernement dont le cap serait "le bon".
À gauche, le discours de Manuel Valls désoriente. "Le gouvernement est-il de droite ?", se demande "Libération". Le journal reconnaît que, "vu de l’étranger, la question peut paraître absurde". Mais en France, écrit le quotidien, pour qui il s’agit là de sa "faiblesse" et sa "grandeur", "les contraintes du marché sont bien moins acceptées qu’ailleurs". Le journal rappelle qu’une partie de la gauche "considère qu’une gauche digne de ce nom doit proposer un projet de société alternatif". "Chimère ou idéal légitime ? C’est toute la question". "S’il n’en tient pas compte, François Hollande ne pourra pas réconcilier les deux gauche".
La réconciliation? Il semble que le PS n’en n’ait jamais été aussi loin. Pour le politologue Laurent Bouvet, le discours de Valls "sonne le glas de la synthèse qui cimentait jusque-là" un Parti socialiste au bord de l’implosion. À lire dans "Libération".
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