
Acteur, producteur et réalisateur, le Britannique Richard Attenborough est décédé dimanche à l'âge de 90 ans. Cette figure incontournable du cinéma depuis 50 ans a notamment réalisé le film "Gandhi", qui a reçu pas moins de huit Oscars.
Acteur et cinéaste oscarisé, Richard Attenborough s’est éteint, dimanche 24 août, à l’âge de 90 ans. Du grand-père fou de Jurassic Park au commandant Big X de "La Grande évasion”, il était une figure aimée et admirée du septieme art. En 50 ans de carrière, le britannique a joué dans plus de 50 films.
Né à Cambridge en août 1923, Richard Attenborough fait ses débuts en 1942 dans "Ceux qui servent en mer", hommage de David Lean et Noel Coward à la Royal Navy pendant la guerre. Il devient un visage familier du cinéma joyeux et pince-sans-rire d'après guerre, même s'il se distingue davantage dans des rôles sombres, incarnant notamment le méchant Pinkie dans l'adaptation de 1947 du roman de Graham Greene "Brighton Rock".
Il suscite alors l'intérêt d'Hollywood et obtient des seconds rôles dans des films comme "La Grande évasion" de John Sturges et "Le Vol du phœnix" de Robert Aldrich.
Réalisateur à huit Oscars pour "Gandhi"
Il se met ensuite à la production, créant sa propre société avec Bryan Forbes pour faire "Le Silence de la colère" et d'autres films faisant la part belle au réalisme social comme "La Chambre indiscrète".
Puis, en 1962, Richard Attenborough est approché par un associé de la famille de Gandhi pour réaliser un film sur la vie du fondateur de l'Inde indépendante. Bien qu'il n'ait aucune connaissance du sujet ou de l'Inde, il rencontre Pandit Nehru et sa fille Indira Gandhi l'année suivante. Deux décennies seront nécessaires à la réalisation du projet. En 1980, il est en mesure de le financer, et "Gandhi" devient son plus grand succès.
Sorti en 1982, le film est couronné de huit Oscars, dont ceux du meilleur film, du meilleur metteur en scène et du meilleur acteur pour Ben Kingsley, cinq Golden Globes, cinq Baftas (l'équivalent britannique des Oscars), et est acclamé dans le monde entier.

Honoré par la Reine Elisabeth II
Anobli par la Reine d'Angleterre, Sir Richard Attenborough poursuit en parallèle sa carrière d'acteur, ne s'interrompant que pour réaliser "Un Pont trop loin" (1977) et "Magic" (1978), avec Anthony Hopkins.
Si "Gandhi" n'est pas son premier passage derrière la caméra, il n'est pas non plus son dernier, puisqu'il réalise le plus léger "Chorus Line" (1985), avant de revenir à un sujet plus grave avec le biopic "Le Cri de la liberté" (1987), sur le militant anti-apartheid Steve Biko.
Il fait un flop avec "Chaplin" (1992) puis redevient acteur pour Steven Spielberg dans le blockbuster "Jurassic Park" et sa suite, où il incarne le créateur du célèbre parc à dinosaures.
Après avoir atteint l'âge de 80 ans, il ralentit son rythme de travail, écrit ses mémoires "Entirely up to you, darling" ("Cela ne dépend que de toi, chérie").
Richard Attenborough dans "Jurassik Park"
Vers la fin de sa vie, il s'installe dans une maison de retraite avec Sheila, qui sera restée son épouse pendant sept décennies, après avoir passé 50 ans dans leur demeure située dans le sud-ouest de Londres.
Membre de la Chambre des lords, il menait une activité caritative continue, notamment en tant qu'ambassadeur de l'Unicef. Il était également président de l'Académie royale des arts dramatiques et président d'honneur à vie du club de football de Chelsea.
Mais la vie d'Attenborough a aussi été marquée par la tragédie, notamment lorsque l'un de ses trois enfants, Jane Holland, et sa petite-fille Lucy ont péri dans un tsunami en Asie du Sud-Est. Il a avoué ne s'être jamais vraiment remis de ces pertes.
Avec AFP