
Les deux satellites Galileo qui se sont détachés de la fusée Soyouz vendredi n'ont pas atteint l'orbite prévu. Censés être opérationnels à l'automne, les deux appareils doivent renforcer le système de navigation européen concurrent du GPS américain.
Les deux satellites Galileo envoyés vendredi 22 août par une fusée Soyouz lancée depuis la Guyane n'ont pas atteint l'orbite prévue, a annoncé, samedi, la société Arianespace.
"Les satellites ont été mis sur une orbite plus basse que prévue au moment de la mise sur orbite. Les équipes sont en train d'étudier l'impact que cela pourrait avoir sur les satellites, indique Arianespace, précisant que des "investigations étaient en cours". La société refuse, pour l'heure, de se prononcer sur la possibilité d'une correction de la trajectoire de ces deux satellites.
"Ça sera compliqué. Nous sommes en train de voir si on peut rattraper la situation dans les prochaines heures", a de son côté affirmé Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d'études spatiales (CNES). Puis d'ajouter : "Les équipes [travaillent] de concert sur les mesures à prendre pour essayer de ramener les satellites sur la bonne trajectoire".
24 satellites opérationnels d’ici 2017
La mise sur orbite de deux nouveaux satellites Galileo devaient marquer le début du déploiement opérationnel du système de navigation européen, concurrent du GPS américain.
Initialement prévu jeudi, le lancement de la fusée Soyouz, dont c'était la neuvième mission depuis le Centre spatial guyanais (CSG), avait dû être reporté à cause d'une météo défavorable. Au terme d'une mission de 3 heures et 48 minutes, l'étage supérieur Fregat s'était séparé comme prévu des deux satellites Galileo Sat-5 et Sat-6 pour les placer sur une orbite circulaire à 23 522 km d'altitude.
Prévus pour être opérationnels à l'automne, après leurs premiers essais dans l'espace, ces deux nouveaux satellites sont censés s’ajouter aux quatre satellites déjà lancés pour valider le système de navigation souhaité par la Commission européenne.
D'ici 2017, le système Galileo devrait compter 24 satellites opérationnels, auxquels s'ajouteront par la suite six satellites de secours. Les Européens ont voulu disposer de leur propre technologie, indépendante du système militaire américain GPS. D'un coût de plus de 5 milliards d'euros, le programme est financé à 100 % par la Commission européenne et mis en œuvre par l'Agence spatiale européenne (ESA).
Des satellites d'une grande précision
Opérant à plus haute altitude que le GPS, les satellites Galileo bénéficieront d'un angle d'inclinaison plus élevé, très utile en ville, car plus le signal est élevé, plus il est visible par les utilisateurs au sol. Ils sont également dotés des meilleures horloges atomiques jamais utilisées dans la navigation, d'une précision d'une seconde sur trois millions d'années.
Une mesure ultra-précise du temps est primordiale dans la navigation par satellites, qui repose sur la conversion en distance du temps que le signal met pour atteindre les stations au sol. Une erreur de mesure d'un milliardième de seconde peut ainsi aboutir à un écart de positionnement de plusieurs dizaines de centimètres à la surface de la Terre.
Avec AFP