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Vidéo : après une nuit plus calme, la situation reste tendue à Ferguson

La situation s'est légèrement calmée à Ferguson dans la nuit de mardi, mais la tension reste vive et la police a procédé à une quarantaine d'arrestations, 11 jours après la mort de Michael Brown, tué par un policier. Reportage.

Ferguson s’est réveillée mercredi 20 août après une première nuit sans coktails molotov ni gaz lacrymogènes en dix jours. Pour autant, le calme n’est pas revenu dans la localité du Missouri depuis la mort le 9 août de Michael Brown, un jeune homme noir de 18 ans abattu par la police. Depuis, cette ville de la banlieue de Saint-Louis, qui compte 21 000 habitants majoritairement noirs, est quotidiennement le théâtre d'affrontements. Le jeune homme n'était pas armé au moment des faits et les circonstances de sa mort restent floues.

Les envoyés spéciaux de France 24, Stanislas de Saint-Hippolyte et Philip Crowther, ont passé la nuit de mardi à mercredi à Ferguson. Ils évoquent une situation encore très tendue. Une vingtaine de policiers en tenue anti-émeute ont pris position sur les lieux, près d'une station service incendiée la veille par un cocktail Molotov. Tandis que les manifestants commençaient à quitter les lieux, une bouteille en plastique a été lancée en direction des agents. Ces derniers ont ensuite ordonné la dispersion des quelques dizaines de personnes restées sur place et se sont lancés à la poursuite de ceux qui n'obtempéraient pas. La police a alors arrêté plusieurs dizaines de personnes, une quarantaine selon les journalistes de France 24, qui précisent que le refus de se disperser, mais aussi des jets de bouteilles contre la police ont conduit a ces arrestations.

Onze jours après la mort du jeune homme, la colère gronde toujours. "Ce qui se passe ici , c'est le chaos. La police s'en fout des gens, voila ce qui se passe", déplore un manifestant, au micro de France 24."Ils nous ont encerclé, c'est une stratégie de guerre", estime-t-il."Ils sont sans foi ni loi. Ils représentent la loi mais ils ne respectent aucune loi, ils n'en suivent aucune. Regardez, regardez, les voila, ils arrivent !", enrage un autre protestataire.

Pourtant, la soirée s’annonçait plutôt calme, mais l’annonce un peu plus tôt de la mort à Saint-Louis d’un autre jeune noir de 23 ans, dans des circonstances certes très différentes, semble avoir jeté de l’huile sur le feu. Pour la première fois, Amnesty international à déployé une équipe en territoire américain pour surveiller la réponse policière.