
Il aura fallu 12 jours aux peshmerga, soutenus par des frappes américaines, pour reprendre le barrage de Mossoul, alors aux mains de l’organisation de l’État islamique (EI). Mais sont-ils prêts à livrer bataille en dehors de leur territoire ?
Des voitures calcinées et des maisons endommagées s'alignent sur la route qui mène au barrage de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Au sol, des cratères, preuves des frappes de l'aviation américaine.
Nous sommes escortés par les peshmerga. Les soldats de la force armée du Kurdistan irakien tiennent à montrer qu'ils ont chassé l’organisation de l’État islamique (EI), et qu'ils ont désormais repris le contrôle de la totalité de ce site après avoir infligé de lourdes pertes aux jihadistes. En ce qui les concerne, les combattants kurdes avancent un bilan de deux morts et de 11 blessés. La victoire reste néanmoins savoureuse.
it
"Je suis très heureux ! Nous avons libéré ces terres en les reprenant aux mains des terroristes, affirme l’un d’eux. Dieu merci, nous sommes venus jusqu'ici et contrôlons de nouveau la région. Grâce à Dieu et grâce aux frappes aériennes, les lieux sont à nouveau sûrs."
>> À voir sur France 24 : L'armée irakienne attaque les jihadistes sur plusieurs fronts
La prise du contrôle du barrage de Mossoul par les islamistes, le 7 août, avait provoqué la panique à travers tout le Kurdistan, remettant en question la capacité des peshmerga à défendre leur territoire. Cette victoire majeure contre l’organisation de l’EI devrait permettre de rétablir une certaine confiance, même si les combattants kurdes ne cachent pas que cela n'aurait pas été possible sans un soutien venu de l'étranger.
"L’EI n’est pas seulement une menace pour le Kurdistan"
"Je voudrais que le monde entier comprenne que l'organisation de l'État islamique n'est pas seulement une menace pour le Kurdistan, mais également pour l'Occident, affirme le commandant Mansour Barzani. C'est pour cela que nous sommes très heureux d'avoir été soutenus. Nous remercions tous les pays qui nous ont aidés à éliminer ces terroristes de notre territoire, afin de les empêcher de s'étendre dans d'autres pays."
Reste à savoir maintenant quel rôle les peshmerga souhaitent jouer dans la lutte contre l’organisation de l’EI. Depuis le début de la crise, le gouvernement semi-autonome du Kurdistan soutient qu'il ne protègera que son territoire. Quelque 5 000 hommes sont déployés dans la région pour assurer la protection du barrage de Mossoul. Il semble donc peu probable que les Kurdes avancent en dehors de leurs terres et qu'ils participent aux combats qui se poursuivent non loin d'ici, aux alentours de la ville de Mossoul.