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Le patron de la Société générale, Daniel Bouton, démissionne

Dans un entretien au quotidien "Le Figaro", le président de la Société générale annonce qu'il quitte ses fonctions pour "protéger la banque", objet de plusieurs scandales financiers ces derniers mois. Son successeur sera connu le 6 mai.

Dans un entretien au quotidien "Le Figaro", le président de la Société générale, Daniel Bouton, annonce sa démission.

Il explique qu'il entend "protéger la banque" en quittant ses fonctions.

"Les critiques dont je suis la cible me sont devenues insupportables et il faut, pour la banque, ramener la sérénité. Si mon départ peut y contribuer, tant mieux", explique-t-il.

Cette démission semble avoir été mûrement réfléchie par Daniel Bouton, qui affirme qu'il s'était "régulièrement" posé la question de son départ "depuis l'affaire Kerviel, en janvier 2008". 

"À l'époque, j'avais présenté ma démission au conseil, qui l'avait refusée", souligne-t-il.

Durant les 15 derniers mois, des crises successives ont secoué la banque et mis son président sous le feu des critiques. La perte de cinq milliards d’euros à la suite de la fraude du trader Jérôme Kerviel et le scandale du montant des retraites de ses dirigeants ont terni l’image de la Sociéte générale.

En début de semaine, elle a encore été contrainte de démentir les affirmations du quotidien "Libération", selon lesquelles elle pourrait accuser la perte de 5 milliards à 10 milliards d’euros, à la suite d'investissements hasardeux.

Malgré ces coups durs, Baptiste Fallevoz, spécialiste économique à FRANCE 24, estime que Daniel Bouton "laisse une banque relativement solide, par comparaison à d'autres établissements bancaires à l'étranger".

Daniel Bouton souligne, en outre, qu’il quitte son poste sans aucune indemnité de départ.

Il a notamment regretté "de ne pas avoir refusé" le récent plan de stocks-options destiné aux dirigeants de son groupe. "Le comble étant que les options sont, à mon sens, les instruments les mieux adaptés à la situation actuelle", nuance-t-il.

Il a par ailleurs jugé "malvenues" les critiques contre les banques et leurs dirigeants qui se multiplient depuis le déclenchement de la crise financière, "même si la tentation du bouc émissaire peut être forte en période de crise aiguë".