La sonde européenne Rosetta se place mercredi sur orbite autour de la comète Tchouri. Objectif : étudier l'astre avant d’y larguer un robot qui tentera de percer les secrets de l'univers.
Il lui aura fallu plus de 10 ans pour y arriver : la sonde spatiale européenne Rosetta a atteint mercredi matin la comète Tchourioumov-Guérassimenko à quelque 400 millions de kilomètres de la Terre. "On est arrivé à la comète", a annoncé Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'Agence spatiale européenne (ESA), depuis le Centre de contrôle de Darmstadt (Allemagne). C'est le premier engin spatial qui se met en orbite autour d'une comète. Il doit recueillir des indices inédits sur l'origine du système solaire.
Étudier la comète sous toutes ses coutures
Lancée en 2004, Rosetta, qui a parcouru plus de six milliards de kilomètres dans l'espace, est équipée de 11 instruments scientifiques (caméras, spectromètres, analyseurs de poussière et de particules...) qui vont lui permettre d'étudier sous toutes les coutures le noyau de la comète ainsi que les gaz et la poussière éjectés à son approche du Soleil.
Mercredi matin, à partir de 11 heures, heure de Paris (9 heures GMT), ses propulseurs se sont allumés pendant six minutes et 26 secondes. Cet allumage, dont les commandes ont été téléchargées depuis le sol au cours de la nuit du 4 août, a eu pour objectif de placer la sonde en orbite autour de la comète pour permettre à Rosetta de faire plus ample connaissance avec sa nouvelle compagne de route. À partir de là, si tout se passe comme prévu, elle ne lâchera plus Tchouri, l'accompagnant dans sa course en direction du Soleil, dont elle passera au plus près en août prochain.
Prochaine étape : le largage de Philae
Dans les mois qui viennent, Rosetta se rapprocher progressivement de la comète, glanant au fur et à mesure de ses observations des informations sur la forme, la masse et l'intensité du champ gravitationnel du noyau. Autant d'éléments indispensables pour déterminer les meilleurs sites possibles pour le largage du module Philae, un robot laboratoire équipé de 10 autres instruments scientifiques qui poursuivra les investigations sur le terrain pendant quatre à six mois. Du jamais vu sur une comète.
Mais Rosetta continuera, elle, d'escorter la comète encore au-delà. D'un coût total de près de 1,3 milliard d'euros, la mission initiée il y a 20 ans est prévue pour durer au moins jusqu'en décembre 2015.
Les comètes sont devenues des objets d'étude privilégiés pour les astrophysiciens, car elles sont considérées comme des témoins de la matière primitive à partir de laquelle s'est formé le système solaire, il y a 4,6 milliards d'années. Selon certaines théories, elles auraient même aidé à l'apparition de la vie sur la Terre en apportant de l'eau et des molécules organiques.
Avec AFP