Les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant continuent leur progression dans le nord de l'Irak. Ils se sont emparés ce week end de trois nouvelles localités et d'un gisement pétrolier, après avoir repoussé les peshmerga.
C’est un sérieux revers pour les pershmerga, les combattants kurdes. Dimanche 3 août, les djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris le gisement pétrolier d'Aïn Zalah et de trois villes irakiennes supplémentaires dans le nord du pays, Wana, Zoumar et Sinjar, infligeant à l’armée kurde sa première défaite majeure depuis l’arrivée de l’EIIL dans la région au mois de juin.
La situation est encore confuse autour de la prise du barrage de Mossoul, le plus grand d'Irak. Les djihadistes assurent s’en être emparés, les kurdes en avoir toujours le contrôle. En cas de prise de ce barrage, les djihadistes s’assureraient une victoire majeure : il permettrait de donner aux islamistes sunnites la capacité d’alimenter en eau les grandes villes du nord de l’Irak et les exploitations agricoles.
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"La situation a empiré", a reconnu un responsable kurde à Washington. Pour l’heure, les djihadistes ont entre leurs mains quatre gisements pétroliers et une dizaine de villes. Partout, les témoignages des habitants confrontés aux combats se ressemblent : les combattants kurdes sont partis après n’avoir opposé qu’une faible résistance. "Des centaines (de peshmerga) ont fui en laissant derrière eux des véhicules et un très grand nombre d’armes et de munitions", a précisé l’EIIL.
Après la prise de ces trois nouvelles villes, les islamistes ont, comme à leur habitude, hissé leurs drapeaux noirs sur la ville, une coutume qui en général précède des exécutions massives d’opposants et la promulgation de règles idéologiques - que même Al-Qaïda trouvent excessives.
Délégation kurde à Washington
Jusqu’à présent, face à la déroute de l’armée irakienne, les combattants kurdes apparaissaient comme les seules forces capables de résister aux djihadistes - qui ont instauré un "califat", dans le nord de l’Irak, et souhaitent s’emparer de Bagdad.
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Des témoins rapportent que des combattants de l’État islamique en Irak et au Levant tentent également de prendre le contrôle de la ville de Rabia, proche de la frontière syrienne, où ils sont engagés dans des combats contre des Kurdes syriens.
Début juillet, une délégation du gouvernement régional du Kurdistan s’est rendue à Washington pour presser l’administration américaine de lui fournir des armes sophistiquées pour repousser les djihadistes sunnites, a-t-on appris cette semaine de sources kurdes et américaines. Dans le sud du pays, l’avance de l’EIIL s’est arrêtée, il y a plusieus semaines, à Samarra, une ville située à 100 km au nord de Bagdad.
Avec AFP et Reuters