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Gaza : Israël et le Hamas déterminés à poursuivre le combat

Alors que des témoins ont observé le retrait de troupes israéliennes dans certaines zones de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien a annoncé la poursuite des opérations. Et le Hamas a déclaré "poursuivre [sa] résistance".

Samedi 2 août au soir, au terme de la 26ème journée d'une guerre qui a déjà fait près de 1 800 morts, rien ne laissait entrevoir une fin prochaine des hostilités dans la bande de Gaza. Le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahou a déclaré le premier que l'armée poursuivrait ses opérations "aussi longtemps que nécessaire" et emploierait "toute la force requise". Un porte-parole du Hamas lui a répondu dans la foulée : "Nous poursuivrons notre résistance jusqu'à ce que nous ayons atteint notre objectif."

Vers un retrait de l’armée israélienne ?

Ces propos belliqueux ont été tenus alors que l'armée israélienne avait donné dans l'après-midi de premiers signes d'une fin de ses opérations dans des secteurs limités de la bande de Gaza, tout en poursuivant ailleurs un pilonnage qui a encore fait des dizaines de morts. Pour la première fois depuis le début de l'opération israélienne Bordure protectrice le 8 juillet, et surtout de sa phase terrestre le 17 juillet, des témoins ont rapporté avoir vu les soldats israéliens se retirer de villages proches de Beit Lahiya (nord) et de Khan Younès (sud). Dans le même temps, l'armée israélienne a annoncé que les civils pouvaient "rentrer en toute sécurité à Beit Lahiya et Al-Atatra", dans l'étroite bande le long de la frontière dans laquelle étaient entrés ses soldats.

Les médias israéliens ont alors bruissé de spéculations sur la possibilité que Netanyahou annonce dans la soirée un début de retrait. Il n'en a rien fait. "L'opération continue, l'armée continue d'agir de toutes ses forces pour mener à bien ses missions, le retour au calme, la sécurité pour les citoyens d'Israël, tout en faisant très mal à l'infrastructure terroriste", a-t-il martelé. L'armée israélienne est "en train d'achever" la destruction du réseau de tunnels passant sous la frontière et permettant d'aller porter le danger en Israël, a-t-il dit. Quand elle en aura fini avec le danger des tunnels, l'armée se préparera à d'autres opérations, a dit Netanyahou, sans préciser en quoi consisterait cette phase.

Déluge de feu sur Rafah

Samedi, 84 roquette ont encore été tirées contre Israël, dont 56 ont atteint le territoire israélien, tandis que six ont été abattues par le système antimissiles Dôme de fer, selon l'armée. La bande de Gaza est pour sa part restée soumise au feu israélien, 24 heures après qu'une illusion de cessez-le-feu eut volé en éclats.

Au moins 110 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza au cours de la seule journée de samedi, pour la très grande majorité dans le secteur de Rafah, a expliqué à l'AFP le porte-parole des secours palestiniens, Achraf al-Qoudra. La guerre en cours dans ce territoire densément peuplé, ravagé et asphyxié, a coûté la vie à 1 712 Palestiniens, très majoritairement des civils, a-t-il ajouté. Côté israélien, 63 soldats et 3 civils ont été tués.

Un soldat israélien toujours porté disparu

Les environs de Rafah ont subi un déluge de feu depuis la disparition, vendredi matin, du sous-lieutenant israélien Hadar Goldin. Selon l'armée israélienne, le soldat de 23 ans a probablement été capturé lors d'une opération de destruction de tunnel. Sans se détourner des autres opérations, l'armée a continué à fouiller le secteur de Rafah à la recherche du soldat, a indiqué son porte-parole Peter Lerner. Tout en disant ignorer son sort, l'armée ne parle pas formellement d'enlèvement puisque "personne ne l'a revendiqué", selon son porte-parole.

La branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Kassam, a assuré ne pas disposer d'informations sur le soldat, tout en revendiquant l'implication de ses combattants dans l'embuscade à l'origine de sa disparition. Pour elle, le soldat a peut-être été tué en même temps que des combattants palestiniens.

Pas d'Israéliens au Caire

La rupture de la trêve de vendredi et la disparition du soldat israélien ont compliqué la recherche d'un cessez-le-feu. Une délégation palestinienne composée de représentants du Hamas, de son allié le Djihad islamique et du Fatah est arrivée samedi soir au Caire pour tenter de relancer l'effort de pause dans les combats. Ces discussions prévues avec des médiateurs égyptiens et associant les Américains étaient programmées vendredi à la faveur de la trêve annoncée. Elles ont été différées avec les événements de Rafah. Mais Israël a décidé de ne pas envoyer de délégation au Caire, selon un responsable.

Avec AFP