Un cessez-le-feu sans précédent depuis le début de l'opération de l'armée israélienne sur la bande de Gaza est entré en vigueur vendredi au petit matin. Dans la foulée, des négociations doivent débuter en Égypte.
Après 24 jours sous les bombardements israéliens, la bande de Gaza pourrait connaître trois jours de répit. Pour la première fois depuis le début de l'opération Bordure protectrice sur l'enclave palestinienne, l'État hébreu et le mouvement islamiste palestinien Hamas ont tous deux accepté un cessez-le-feu de 72 heures. La trêve a pris effet vendredi 1er août au petit matin.
Israël a accepté un cessez-le-feu humanitaire de 72 heures sur une proposition des États-Unis et de l'ONU, a révélé jeudi soir, sous couvert d'anonymat, un collaborateur du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Un porte-parole du Hamas a de son côté affirmé que l'organisation acceptait d'observer cette trêve si son adversaire faisait de même.
Les précédents cessez-le-feu humanitaires, unilatéraux, ont volé en éclats. Mais c'est la première fois qu'un cessez-le-feu recueille l'assentiment des deux camps et qu'il prévoit de faire taire les armes sur une période aussi longue.
Selon un communiqué commun de John Kerry et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, ce "cessez-le-feu sans pré-conditions et qui pourra être étendu" n'empêchera pas l'armée israélienne, qui a déclenché les hostilités le 8 juillet, de poursuivre ses opérations derrière ses positions actuelles.
Cette trêve aux visées d'abord humanitaires, a été précédée pendant deux heures par des bombardements intenses et des tirs de roquettes, ont constaté les journalistes de l'AFP à Gaza. Mais à 8 heures, heure locale, les bruits de combat avaient cessé dans ce secteur.
Peu avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'armée israélienne a par ailleurs annoncé la mort de cinq soldats, tués jeudi soir par des tirs d'obus palestiniens. Pendant la nuit, notamment dans le secteur de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, 14 Palestiniens ont été tués, selon les secours.
Début de négociations en Égypte
Ce cessez-le-feu doit aussi permettre aux deux parties d'engager, avec la médiation de l'Égypte, des négociations "de fond".
Des délégations palestinienne et israélienne sont attendues vendredi matin au Caire pour entamer des pourparlers associant le gouvernement égyptien et destinés à rechercher "un cessez-le-feu durable", selon le communiqué conjoint de l'ONU et de Washington. Un émissaire américain devrait participer aux négociations, selon un responsable américain.
Même si la trêve devait tenir, les divergences de fond sont profondes. Les discussions du Caire doivent permettre aux belligérants d'aborder tous les litiges.
Outre l'arrêt des frappes israéliennes, le Hamas exige un retrait des troupes israéliennes, ainsi qu'une levée du blocus qui étouffe l'enclave palestinienne depuis 2006.
De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a de nouveau affiché sa détermination jeudi, affirmant que son armée "finirait le travail" avant de cesser ses opérations, notammment en détruisant les tunnels du Hamas, cessez-le-feu ou pas.
Si l'opération Bordure protectrice bénéficie du soutien massif de la population israélienne, elle a provoqué l'inquiétude croissante de la communauté internationale face au très lourd tribut payé par la population de Gaza. Avec environ 1 450 morts et plus de 8 300 blessés, en grande majorité des civils, cette guerre s'est d'ores et déjà révélée plus meurtrière que Plomb Durci (2008-2009). Au moins 242 enfants ont été tués, selon l'Unicef.
De son côté, l'armée israélienne a pour sa part perdu 61 soldats, ses pertes les plus lourdes depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Trois civils, dont un ouvrier agricole thaïlandais, ont été tués en Israël par des roquettes. Le Hamas a tiré quelques 3 000 roquettes vers l'État hébreu depuis le début de l'opération.
Avec AFP