
La principale base militaire de Benghazi, dans l'est de la Libye, a été prise par des groupes islamistes, alors que la capitale Tripoli, menacée par un immense incendie, fait face à des combats meurtriers.
C'est une victoire pour les combatttants islamistes à Benghazi. La principale base militaire de la ville de l'est de la Libye est tombée, mardi 29 juillet, aux mains de groupes islamistes, au moment où les autorités impuissantes font déjà face à des combats meurtriers dans la capitale, toujours menacée mercredi par un immense incendie.
Face à ce chaos, la France est sur le point d'évacuer ses ressortissants de Libye par voie maritime, après la décision de plusieurs États occidentaux dont les États-Unis, les Pays-Bas, le Canada et la Bulgarie d'évacuer leur personnel diplomatique.
Plusieurs pays ont en outre appelé leurs ressortissants à quitter ce pays, théâtre depuis plus de deux semaines de combats meurtriers entre milices, à Tripoli et Benghazi.
Des dizaines de milices formées d'ex-insurgés
Depuis la chute en octobre 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, à la suite de huit mois de rébellion soutenue par les Occidentaux, les autorités libyennes ne parviennent toujours pas à contrôler les dizaines de milices formées d'ex-insurgés. Ces derniers font la loi en Libye, en l'absence d'une armée et d'une police régulières bien entraînées.
Ainsi, le "Conseil de Choura des révolutionnaires de Benghazi", une alliance de groupes islamistes et djihadistes, a annoncé dans un communiqué, mardi soir, avoir pris le contrôle du quartier général des forces spéciales.
Une source militaire a confirmé que "la base principale des forces spéciales est tombée mardi" aux mains de ces groupes, dont celui d'Ansar Asharia. Sur sa page Facebook, ce groupe classé comme organisation terroriste par Washington a publié des photos de leurs "butins" de guerre : des dizaines d'armes et de caisses de munitions. Les combats font rage depuis une semaine à Benghazi, faisant une soixantaine de morts depuis samedi, selon des sources médicales de cette ville.
Une centaine de morts à Tripoli
Une situation difficile pour les autorités, prises en étau entre Benghazi et la capitale libyenne. Un immense dépôt de stockage d'hydrocarbures à Tripoli, provoqué par des combats entre milices rivales, ravage la ville pour la quatrième journée consécutive.
Les autorités ont annoncé que l'incendie était "hors de contrôle" et dit craindre "une catastrophe humaine et environnementale". Bien que le gouvernement libyen ait demandé de l'aide aux pays étrangers, des pays comme la France et l'Italie ont exigé au préalable l'arrêt des violences.
Depuis le 13 juillet, des combats opposent des milices rivales dans le sud de la capitale, en particulier autour de l'aéroport, fermé depuis le début des heurts, qui ont fait au moins une centaine de morts et 400 blessés.
Les affrontements autour de l'aéroport ont éclaté après une attaque menée par des combattants islamistes et d'ex-rebelles de la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), qui tentent de chasser de l'aéroport leurs anciens compagnons d'armes venus de la ville de Zenten. Considérés comme le bras armé de la mouvance libérale, les ex-rebelles de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli) contrôlent l'aéroport de Tripoli et plusieurs autres sites militaires et civils du sud de la capitale.
Avec AFP