
Dans une Libye plongée dans le chaos, l'incendie hors de contrôle de deux immenses réservoirs de carburant, déclenché par des combats meurtriers entre milices armées, menace Tripoli d’une "catastrophe humaine et environnementale".
Le gouvernement libyen a mis en garde lundi contre une "catastrophe humaine" dans la capitale Tripoli après avoir finalement renoncé à maîtriser un incendie ravageant un immense dépôt de stockage d'hydrocarbures.
Un premier incendie a été déclenché dimanche soir par l'explosion d'une roquette sur un réservoir contenant plus de 6 millions de litres de carburant. Depuis, un nuage de fumée noire a envahi le ciel de Tripoli, où le ravitaillement en essence devient problématique et où les coupures d'électricité sont de plus en plus fréquentes.
Le site, qui contient au total plus de 90 millions de litres de carburant, est situé sur la route de l'aéroport, à une dizaine de kilomètres de Tripoli. Depuis plus de deux semaines, de violents combats entre milices rivales se déroulent dans la capitale, qui ont fait plus de 97 morts et 400 blessés, plongeant le pays dans le chaos. Les affrontements autour de l'aéroport ont éclaté le 13 juillet après une attaque menée par des combattants islamistes et d'ex-rebelles de la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) qui tentent de chasser de l'aéroport leurs anciens compagnons d'armes venus de Zenten (170 km au sud-ouest de la capitale).
Un incendie hors de contrôle
Les autorités ont appelé à nouveau lundi les habitants des environs à quitter la zone, par crainte d'une "explosion d'une grande ampleur", puisque la citerne en feu est proche de plusieurs autres réservoirs de gaz et de gazole.
La Compagnie nationale de pétrole (NOC) a annoncé en milieu d'après-midi que l'incendie était désormais "hors de contrôle", après le déclenchement d'un incendie sur un deuxième réservoir contenant plus de 10 millions de litres d’hydrocarbures. Les pompiers ont en effet été contraints de quitter les lieux après de nouveaux affrontements à proximité du site. Le gouvernement a mis en garde dans un communiqué contre "une catastrophe humaine et environnementale aux conséquences difficiles à prévoir".
Tripoli, qui n'arrive pas à contrôler les dizaines de milices qui font la loi dans le pays, a demandé de l'aide à plusieurs pays. Certains pays, comme l'Italie ou la Grèce, sont disposés à envoyer des Canadairs, à condition que les combats entre milices rivales cessent.
Dimanche, plusieurs pays européens dont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie ont appelé leurs ressortissants à quitter la Libye.