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Les enfants migrants ne pourront pas rester aux États-Unis, prévient Obama

Barack Obama, confronté à une vague d’arrivée de mineurs clandestins aux États-Unis, a prévenu que la majorité de ces enfants migrants seraient renvoyés dans leur pays d'origine, la plupart d'entre eux venant du Guatemala, Honduras et Salvador.

Le président américain a durci le ton, vendredi 25 juillet, face aux présidents du Guatemala, Otto Perez Molina, du Honduras, Juan Orlando Hernandez et du Salvador, Salvador Sanchez Ceren, - tous trois reçus à la Maison Blanche - leur demandant de faire leur possible pour endiguer l’afflux massif d’enfants migrants vers les États-Unis. L'immense majorité d'entre eux viennent de ces trois pays, où la violence et la pauvreté les poussent à tenter seuls l’aventure.

S'il éprouve de la "compassion" pour ces enfants sans papiers, Barack Obama a surtout averti que la majorité d'entre eux ne seraient pas autorisés à rester sur le territoire américain.

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"Nous sommes un pays d'immigrants mais nous sommes aussi un pays de lois […]. La loi américaine accorde le statut de réfugié à un certain nombre de gens venus du monde entier sur la base de critères assez restrictifs", a-t-il rappelé. "Le statut de réfugié ne peut par exemple être accordé simplement parce qu'une famille vit dans un quartier dangereux ou dans la pauvreté".

Entre octobre 2013 et fin juin 2014, plus de 57 000 enfants ont été interpellés à la frontière des États-Unis avec le Mexique, soit un chiffre multiplié par deux sur un an, selon les données du gouvernement américain. Et d'ici la fin septembre, le gouvernement s'attend à un total de 90 000 interpellations. Le phénomène a atteint ces derniers mois une ampleur sans précédent, plaçant l'administration Obama dans une position délicate sur un dossier politiquement sensible.

Lutter contre les passeurs qui se font de l'argent sur le dos des "désespérés"

Certaines de ces familles clandestines venues d'Amérique centrale pourraient prétendre à un statut de réfugié "dans certaines circonstances très précises", mais cela ne concernerait probablement qu'un nombre limité de personnes, a ajouté Barack Obama. Alors, pour tarir ce flot, le président américain a en particulier insisté sur la nécessité de lutter contre les passeurs qui "font de l'argent sur le dos de familles qui se sentent désespérées" et poussent leurs enfants à entreprendre "ce dangereux voyage jusqu'au Texas".

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Pour l'exécutif américain, cette crise est le symptôme visible d'un système "cassé" et démontre de façon criante la nécessité d'une vaste réforme de l'immigration. Mais les républicains - qui font porter à Barack Obama la responsabilité de cette arrivée massive de clandestins mineurs - s’opposent au texte de lois proposé par les démocrates.

Celui-ci prévoit un renforcement drastique des contrôles aux frontières, une hausse des quotas de visas pour les travailleurs qualifiés et une perspective de régularisation pour 11 millions de sans-papiers. Le projet, adopté par le Sénat, s’est enlisé à la Chambre des représentants, dominée par les républicains.

Ces derniers souhaitent, eux, simplifier le processus d'expulsion. La Maison Blanche n'est pas opposée à une évolution de la loi mais juge que la priorité absolue est de dégager des fonds pour gérer une situation d'urgence.

Et le temps est compté : la session parlementaire s'achève en fin de semaine prochaine. Les élus ne seront de retour à Washington que le 8 septembre. "J'espère que les républicains de la Chambre ne partiront pas en vacances sans avoir fait quelque chose pour résoudre le problème", a lancé Barack Obama. "Nous avons besoin d'actes et de moins de paroles".

Avec AFP et Reuters