Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, Delta ou Royal Jordanian, ont annoncé avoir suspendu leurs vols à destination d'Israël. Une mesure injustifiée selon Israël qui évoque une "victoire" pour le "terrorisme".
Les hostilités entre le Hamas et Israël, qui durent maintenant depuis seize jours, ne connaissaient aucun répit. À tel point que les grandes compagnies aériennes ont annulé leurs vols vers Tel Aviv, une mesure inédite en Israël depuis la guerre du Golfe en 1990-1991.
Après un tir de roquette du Hamas, mardi 23 juillet, tout près de l'aéroport Ben Gourion, l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a recommandé à l'ensemble des compagnies européennes de ne plus desservir, jusqu'à nouvel ordre, l'aéroport international Ben Gourion.
Cette décision fait suite à celle prise par l'Agence fédérale américaine de l'aviation (FAA) d'interdire pendant 24 heures aux compagnies américaines de voler vers ou depuis Israël. De très nombreux vols ont donc été annulés par des compagnies européennes et nord-américaines comme Air France, Lufthansa, EasyJet ou Delta. La compagnie nationale jordanienne Royal Jordanian (RJ) a annoncé également annoncé mercredi sa décision de suspendre ses vols . La compagnie israélienne de transport aérien Elal a pour sa part indiqué qu'elle "maintient ses vols comme prévu".
Israël plaide pour le rétablissement des lignes
Du point de vue israélien, ces mesures sont injustifiées. Le ministre israélien des Transports Israël Katz a estimé qu'il n'y avait "aucune raison" de prendre de telles mesures, soulignant que cela donnait une "victoire au terrorisme".
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou s’est, de son côté, entretenu au téléphone mardi soir avec le secrétaire d'État américain, pour lui demander d'agir pour rétablir les vols des compagnies américaines vers Israël. Au Caire pour tenter d'arracher un cessez-le feu dans la bande de Gaza, John Kerry n’a pas cédé, répondant que cette interdiction était simplement motivée par la protection des citoyens américains. Il a précisé que les États-Unis décideraient de son maintien ou non d'ici 24 heures.
"Les médias israéliens ne parlent que de ça. Pour les Israéliens, c’est un choc parce que leur seule ouverture sur le monde, c’est cet aéroport international de Ben Gourion", explique James André, envoyé spécial de France 24 à Jérusalem, qui rappelle que de nombreux Israéliens sont coincés hors du pays, incapables de rentrer chez eux, tandis que d’autres sont coincés sur le territoire. "Il y a des vacances annulées et des problèmes pour les hommes d’affaires qui ne peuvent pas se rendre à l’étranger. Le coût de ces suspensions de vols est donc important", poursuit le journaliste.
Nouveaux tirs israéliens sur Gaza
Mais ces suspensions de vol n'ont pas pour autant réussi à apaiser le conflit. Sur le terrain, les frappes israéliennes ne faiblissent pas. Cinq Palestiniens dont deux enfants ont été tués mercredi matin par des tirs de chars israéliens à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon les services de secours palestiniens.
Selon les secours palestiniens, le bilan a atteint au moins 636 morts, un chiffre difficile à vérifier compte-tenu du chaos régnant à Gaza où des corps de personnes décédées les jours précédents continuent d'être retrouvés dans les décombres. Quelque 3 700 personnes ont été blessées et 100 000 déplacés ont trouvé refuge auprès de l'ONU.
Dans un discours télévisé au ton inhabituellement dur, le président palestinien Mahmoud Abbas a promis de "poursuivre tous ceux qui commettent des crimes contre notre peuple, quel que soit le temps que cela prendra". Réunie en urgence dans la nuit de mardi à mercredi à Ramallah (Cisjordanie), la direction palestinienne a appelé à des "manifestations populaires générales de solidarité avec Gaza et la Résistance".
Avec AFP