
Le bras armé du Hamas a visé Jérusalem et Tel-Aviv avec ses roquettes, mardi, en représailles à l'offensive israélienne, la plus violente depuis la trêve de novembre 2012, qui a fait une vingtaine de morts côté palestinien.
Les sirènes ont retenti dans la soirée du mardi 8 juillet à Jérusalem et Tel-Aviv. Le Hamas a revendiqué le tir de roquettes de longues portées visant ces deux villes, mais également et pour la première fois Haïfa et Hadera, à 100 km au nord de Gaza. Une riposte à la vaste offensive d'Israël contre le mouvement islamiste palestinien à Gaza qui a fait au moins 28 morts depuis lundi.
"Pour la première fois, les Brigades Qassam ont frappé Haïfa avec une roquette R160, Jérusalem occupée avec quatre roquettes M75 et Tel-Aviv avec quatre roquettes M75", ont affirmé mardi soir les brigades Ezzedine Al-Qassam, bras armé du Hamas, dans un communiqué.
Des raids aériens israéliens sur Gaza, mardi, ont fait 24 morts dont deux femmes et cinq enfants. Les forces israéliennes ont également tué quatre militants du Hamas qui avaient attaqué une base juste au nord de la bande de Gaza. Au cours de l'offensive il y a eu plus de 150 blessés.
Les sirènes d'alerte ont retenti en début de soirée à Tel-Aviv. L'armée a déclaré que le dispositif antimissiles baptisé "Dôme de fer" avait permis d'intercepter en vol une roquette dans le ciel de la capitale économique d'Israël.
Un peu plus tard, les sirènes ont été actionnées à Jérusalem, où elles ont été suivies d'au moins trois violentes explosions.
Le Hamas a annoncé avoir tiré quatre roquettes sur Jérusalem, et en avoir tiré une également en direction de Haïfa, ville portuaire du nord d'Israël à 140 km de Gaza. Si la chute d'une roquette à Haïfa n'a pas été confirmée, Israël a déclaré qu'une autre était tombée sur Hadera, ville à 100 km de Gaza, distance que ce type de projectile n'avait encore jamais atteinte depuis que les Palestiniens de Gaza tirent sur le territoire israélien.
Offensive israélienne la plus violente depuis novembre 2012
Après une série de tirs de roquettes lundi qui faisaient suite à des raids meurtriers dans l'enclave palestinienne, l'armée israélienne a lancé contre Gaza son offensive aérienne la plus violente depuis novembre 2012.
Les dizaines de raids opérés dans le cadre de cette opération baptisée "Bordure protectrice" ont fait mardi 24 morts et plus de 150 blessés dans la bande de Gaza, selon le porte-parole des services d'urgences Achraf al-Qoudra.
La frappe la plus meurtrière, à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a fait huit morts, dont un enfant de 8 ans et deux adolescents, ainsi qu'au moins 25 blessés. Selon des témoins, des proches et des voisins se sont alors rassemblés dans la maison, mais un chasseur F-16 a néanmoins tiré un missile.
Le Hamas a dénoncé un "crime de guerre horrible" et prévenu que "tous les Israéliens" étaient désormais "des cibles légitimes".
En outre, quatre combattants palestiniens, arrivés de Gaza par la mer, ont été tués mardi soir par les forces israéliennes alors qu'ils tentaient d'attaquer une base militaire près de Zikim, dans le sud d'Israël, selon l'armée qui a fait état d'un soldat blessé. Les brigades ont revendiqué cette infiltration, sans faire état de pertes dans leurs rangs, affirmant avoir tiré "10 roquettes Katioucha" contre cette base et une autre.
Israël se prépare à une intervention de longue durée
Selon l'armée israélienne, plus de 130 roquettes ont été tirées mardi sur le sud d'Israël, 23 ont été interceptées par la défense antimissile et les autres n'ont pas fait de victime, tandis que l'aviation a visé en réponse 150 "sites terroristes" à Gaza.
"Israël ne tolèrera pas de tirs de roquettes contre ses villes", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahou mardi soir. "Nous avons donc étendu de manière significative nos opérations contre le Hamas et les autres organisations terroristes de Gaza (...). Israël n'est pas avide de guerre mais la sécurité de nos citoyens est notre première considération", a-t-il insisté.
"L'armée prépare une série d'options, y compris une offensive terrestre ou une invasion" du territoire palestinien, a expliqué à l'AFP un responsable israélien sous couvert de l'anonymat.
Le cabinet de sécurité a autorisé le rappel de 40 000 réservistes en prévision d'une possible opération au sol. Des renforts sont déployés aux abords de Gaza, où des journalistes de l'AFP ont vu des troupes, des chars et des transports de troupes blindés.
"Nous sommes prêts à mener une bataille contre le Hamas qui ne se terminera pas en quelques jours. L'armée poursuivra son offensive de telle façon que le Hamas va payer un prix très élevé", a averti le ministre de la Défense Moshé Yaalon.
Cette nouvelle escalade a été enclenchée le 12 juin par l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif la semaine dernière.
Face au pourissement de la situation, la Ligue arabe a appelé à une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU. Le président palestinien Mahmoud Abbas a exigé qu'Israël mette fin "immédiatement" à son attaque, demandant à la communauté internationale d'"intervenir pour arrêter la dangereuse escalade".
Avec AFP et Reuters