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Le drapeau ukrainien flotte sur Sloviansk, l'ancien bastion pro-russe

Le drapeau ukrainien flottait sur la mairie de Sloviansk, samedi, quelques heures après la reprise de ce bastion séparatiste de l’est par les forces de Kiev. Les rebelles, qui contrôlaient la zone depuis avril, ont fui la ville.

Le drapeau ukrainien a été hissé sur la mairie de Sloviansk, samedi 5 juillet, après l’assaut réussi des forces gouvernementales sur ce bastion séparatiste dans l’est du pays. C’est du moins ce qu’ont annoncé le ministre ukrainien de la Défense, Valeriï Gueleteï, son chef d'état-major, le général Viktor Moujenko.

La retraite des forces pro-russes, qui occupaient cette localité de près de 130   000 habitants depuis plus de deux mois, est le plus important succès militaire de Kiev depuis la reprise de "l'opération antiterroriste", relancée après l'expiration du cessez-le-feu, lundi 30 juin. L’un des chefs de la " république populaire" autoproclamée de Donetsk, Alexandra Borodaï, a confirmé le retrait de ses forces face à la  "supériorité numérique disproportionnée des forces ennemies". Les autorités ukrainiennes ont aussitôt rétabli les services sociaux essentiels tandis qu’une mission humanitaire a commencé à fournir de l’aide aux habitants de Sloviansk.
Sloviansk est "pratiquement vide"
Selon les premières informations, les insurgés ont abandonné leur position après avoir été chassés par les forces armées. Une "grande partie" des combattants rebelles et leur principal chef Igor Strelkov ont fui Sloviansk, a annoncé samedi matin le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov sur sa page Facebook. "Ils fuient vers Gorlivka", une ville de 260 000 habitants située à 50 kilomètres au sud-est de Sloviansk, a-t-il ajouté. Le président Petro Porochenko a annoncé pour sa part sur le réseau social qu'il avait ordonné que "le drapeau national soit hissé" dans la ville.  

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Les rebelles, qui contrôlaient Sloviansk depuis avril, en avaient fait leur principal bastion dans la région, sous le commandement d'Igor Strelkov, un moscovite nommé ministre de la Défense de la république populaire auto-proclamée de Donetsk.

Côté diplomatie, cet assaut de Kiev risque d'affecter les efforts pour mettre fin à la crise. Efforts qui étaient censés déboucher samedi sur une réunion du "groupe de contact" réunissant l'Ukraine, la Russie, l'OSCE et les rebelles.

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Du côté des rebelles pourtant, le "vice-Premier ministre" de la "République populaire de Donetsk", Andreï Pourguine, a dit "ne pas être en mesure de confirmer ou de démentir" l'abandon de Sloviansk. "C'est plausible. La ville est pratiquement vide, tandis que les bombardements se poursuivent", a-t-il ajouté. Selon la télévision russe Rossiya 24, les insurgés auraient déplacé leur état-major de Sloviansk à Kramatorsk.

"Entre 8 heures et 9 heures du matin, j'ai vu des insurgés quitter Sloviansk par Kramatorsk [à une quinzaine de km, NDLR], a écrit pour sa part sur Twitter Tania Lokchina, une observatrice russe de l'ONG Human Rights Watch présente dans la région. Ils disaient : 'La ville est tombée, tout le monde s'en va'".

La crise ukrainienne, opposant au départ les russophones de l'est du pays aux autorités de Kiev, a réveillé l'ancienne rivalité Est-Ouest que l'on croyait morte avec la Guerre froide. Dans des échanges indirects, les Américains et les Européens d'une part, les Russes d'autre part, font mutuellement pression sur les ukrainiens pour sortir de l'impasse militaire et diplomatique actuelle.

Avec AFP et Reuters