Redoutant de nouvelles menaces terroristes, Washington a lancé un appel à la vigilance dans les aéroports européens et proche-orientaux desservant les États-Unis. La Grande-Bretagne a d'ores et déjà renforcé son dispositif de sécurité.
Les autorités américaines redoutent de "nouvelles menaces terroristes" et quand la première puissance mondiale tremble, le reste du monde se met au diapason. À commencer par la Grance-Bretagne qui a été la première à répondre à l'appel à la vigilance lancé par Washington dans les aéroports européens et proche-orientaux desservant les États-Unis.
Le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg et le ministre aux Transports ont confirmé, sans les détailler, l'adoption de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité dans les aéroports : "Il est très important que nous travaillions - comme c'est le cas actuellement - avec nos partenaires américains et les autres pays afin de mettre en place des parades appropriées dans les aéroports du monde entier, lorsque de nouvelles menaces crédibles sont identifiées", a déclaré Nick Clegg sur la chaîne télévisée ITV.
"Nous avons pris la décision de renforcer certaines mesures de sécurité de notre aviation", a de son côté annoncé le ministre britannique des Transports Patrick McLoughlin , précisant que "la majorité des passagers ne devrait pas être affectée par des perturbations significatives".
Des explosifs difficilement détectables
Washington n'a pas spécifié la nature exacte, la localisation ou l'imminence du nouveau péril, dans sa mise en garde lancée la veille de la fête nationale américaine. Cependant, ces derniers mois, des experts américains et britanniques ont fait part de leurs inquiétudes croissantes face aux "Artfully Concealed Devices" (ADL), ces explosifs miniaturisés et difficilement détectables, qui seraient mis au point notamment par des artificiers d'Al-Qaïda au Yémen.
Plusieurs épisodes - tous déjoués - ont attesté ces dernières années de la sophistication des ADL sur lesquels travaillent des artificiers, particulièrement au Yémen. Le 22 décembre 2001, le britannique Richard Reid avait tenté de faire exploser le vol 63 Paris-Miami d'American Airlines en activant une bombe cachée dans ses chaussures piégées. En 2011, des cartouches d'encre piégées ont été découvertes à l'aéroport britannique d'East-Midlands et à Dubaï, dans des avions cargo en provenance du Yémen et à destination des États-Unis.
Regain de tension au Proche-Orient
L’appel des États-Unis intervient dans un contexte de regain de tensions au Moyen-Orient, en particulier en Syrie et en Irak, menacé d'éclatement par l'offensive des djihadistes sunnites de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Dimanche 29 juin, le président Barack Obama avait averti que des Européens "aguerris" et embrigadés dans le djihad en Syrie et en Irak, menaçaient les États-Unis. Le Premier ministre David Cameron a fait un constat identique, estimant que 400 Britanniques ayant combattu ou combattant toujours en Syrie projettaient d’attaquer le Royaume-Uni.
La mesure prise par la Grande-Bretagne fait suite à la découverte d'un complot visant à faire exploser sept vols transatlantiques au départ d'Heathrow vers les États-Unis, à l'aide de "bombes liquides" cachées dans des bouteilles de boisson énergisante. Jeudi, le gouvernement britannique a précisé que le niveau d'alerte en Grande-Bretagne demeurait inchangé "à substantiel", qui correspond au degré 3 sur une échelle de 5.
Avec AFP et Reuters