Capturé il y a deux semaines en Libye, Ahmed Abou Khattala, suspect principal de l'attentat contre le consulat américain de Benghazi le 11 septembre 2012, a plaidé non coupable, samedi, lors de sa première comparution devant la justice américaine.
Il est le cerveau présumé de l'attentat du 11 septembre 2012 contre le consulat américain de Benghazi, qui avait coûté la vie à quatre américains dont l'ambassadeur Christopher Stevens. Capturé par les forces spéciales américaines en Libye il y a deux semaines, Ahmed Abou Khattala a plaidé non coupable samedi lors de sa première comparution devant un tribunal fédéral à Washington.
Au cours de cette comparution devant la justice américaine, Ahmed Abou Khattala a été officiellement inculpé pour "conspiration en vue d'apporter un soutien matériel à des terroristes", a indiqué le département de la Justice dans un communiqué.
D'après la chaîne ABC News, le suspect, qui aurait environ 43 ans, a suivi l'audience grâce à un interprète et ne s'est que très brièvement exprimé, à voix basse. Sa prochaine comparution est prévue mercredi à 11h locales (15h GMT).
Le suspect, capturé le 15 juin près de Benghazi, a été exfiltré et détenu dans un premier temps à bord de l'USS New York, un bâtiment de transport amphibie de la marine américaine croisant en Méditerranée. Accusant Washington d'avoir porté atteinte à sa souveraineté, le gouvernement libyen a demandé à ce qu'il soit rapatrié et traduit en justice en Libye. Les États-Unis s'étaient alors justifiés auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, assurant que l'homme était "un personnage-clé" de l'attaque et qu'il "continuait à préparer des attaques à main armée contre des Américains".
Vive controverse
En 2012, le "Times" était parvenu à interroger Ahmed Abou Khattala. Ce dernier avait admis être présent lors de l'assaut contre la mission américaine de Benghazi, sans toutefois en endosser la pleine responsabilité.
L'attentat de Benghazi avait non seulement provoqué une vague d'effroi aux États-Unis, mais aussi une vive polémique à Washington.
Depuis l'attaque, les républicains accusent l'administration de Barack Obama en général et Hillary Clinton en particulier - elle était au moment des faits à la tête du département d'État - d'avoir dissimulé des informations en pleine campagne électorale présidentielle.
L'exécutif avait expliqué dans un premier temps que l'attentat avait été provoqué par la publication d'une vidéo islamophobe sur YouTube, une version rapidement contredite.
Depuis, des milliers de pages de documents internes ont été fournies par l'exécutif au Congrès, mais les républicains restent persuadés que la Maison Blanche n'a pas tout dit et cherchent des preuves d'une manipulation.
Dans ses mémoires publiées ce mois-ci, Hillary Clinton, candidate pressentie à la course à la Maison Blanche en 2016, dénonce "ceux qui utilisent sans relâche cette tragédie à des fins politiciennes".
Avec AFP et Reuters