logo

Pour la première fois depuis sa création en 1976, le FLNC a annoncé qu’il allait déposer les armes. Les militants de la cause corse s’estiment notamment satisfaits des récentes résolutions adoptées sur le statut de résident.

Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) a annoncé, mercredi 25 juin, pour la première fois depuis sa création en 1976, son intention de déposer les armes et de sortir "progressivement de la clandestinité". Dans un communiqué de 14 pages, authentifié par le mensuel Corsica, la principale organisation clandestine armée corse déclare ainsi avoir "sans préalable et sans équivoque aucune, décidé, unilatéralement, d'enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité".

"En ce sens, dès la parution de notre communiqué, nous récusons toute paternité d'actions militaires sur le territoire corse et français", ajoutent les auteurs.

L'organisation avait déjà, et à plusieurs reprises, annoncé des trêves, mais c'est la première fois qu'elle parle de déposer les armes. "L'heure est venue pour notre organisation d'intensifier la lutte dans un cadre public", annoncent les auteurs du texte.

Pour les militants, en effet, le cadre de la lutte a changé, suite aux résolutions prises depuis un an par l'Assemblée de Corse, notamment celle portant sur un statut de résident, destiné à enrayer la spéculation foncière et immobilière. "Il s'agit d'un pas courageux, plein d'espoir et confiant en l'avenir de notre peuple", ajoute le texte.

"Construction d'un véritable pouvoir politique corse"

"Ces débats et ces actes, sur des thèmes interdits pendant plusieurs années, tracent les contours d'une solution politique", relève l'organisation. "Les points en discussion : langue corse, fiscalité, foncier, compagnie maritime corse, statut de résident, révision constitutionnelle, développement économique et social, sont des enjeux majeurs pour le futur de notre peuple. Ils correspondent aux revendications portées par le mouvement national". Pour le FLNC, "nous passons d'une phase de combat et de résistance à une phase de construction d'un véritable pouvoir politique corse".

Insistant sur le développement de l'île, ils estiment notamment que "l'instauration d'une citoyenneté corse, prélude d'une nationalité pleine et entière, doit permettre une véritable corsisation des emplois".

Dans la dernière page du communiqué, l'organisation demande enfin "solennellement" à tous les politiques représentant l'île au niveau national, "d'entreprendre [...] le règlement de la question des prisonniers et recherchés politiques".

"Le coût humain de l'engagement au sein de la lutte de libération nationale a été exorbitant. Nos militants ont payé le prix fort", souligne l'organisation, qui estime cependant que "la lutte armée [...] a maintenu éveillée la conscience nationale de notre peuple et préservé ses intérêts vitaux".

Cette décision intervient quelques jours après une visite du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, dont les propos avaient largement déçu dans l'île. Le ministre avait opposé une fin de non-recevoir aux réformes institutionnelles votées par l'Assemblée de Corse, provoquant une levée de boucliers des milieux politiques insulaires.

Avec AFP

Tags: Corse, France,