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" L'Egypte et la "justice" "

Presse internationale, Mardi 24 juin 2014. Au menu de cette revue de presse, la condamnation à de lourdes peines de prison de trois journalistes d’Al Jazira en Egypte, le dilemme américaine en Irak et les drones.

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On commence cette revue de presse internationale en Egypte, où trois journalistes de la chaîne d’information qatarie Al-Jezira ont été condamnés, hier, à des peines allant de 7 à 10 ans de prison.
La «justice» égyptienne leur reproche d’avoir interviewé des sympathisants des Frères musulmans, diffusé «de fausses nouvelles en vue de soutenir le mouvement islamiste et «dégradé l’image de l’Egypte. «Les journalistes paient un prix élevé à la répression qui s’est abattue sur l’opposition égyptienne», titre The Guardian, qui rappelle le contexte dans lequel intervient cette condamnation: depuis la destitution de Mohamed Morsi, le 3 juillet dernier, toute prise de position en faveur des Frères musulmans, dont il est issu, coûte très cher en Egypte, surtout quand il s’agit de dénoncer la répression sanglante dont sont victimes ses partisans.
The Guardian parle d’un «déni de justice»: «il ne pouvait y a voir de preuve plus flagrante que l’Egypte est toujours en état de guerre civile», écrit le journal, en évoquant des chefs d’accusation «risibles»: les tribunaux égyptiens ont «voulu faire un exemple». The Guardian dénonce au passage la décision, annoncée par le secrétaire d’Etat John Kerry lors de son passage au Caire ce week-end, de débloquer les 575 millions de dollars d’aide militaire jusque là gelés par l’Administration américaine.
La peine infligée aux journalistes d’Al Jazira est également perçue comme une mesure de rétorsion à l’encontre du Qatar. C’est la thèse que développe The Independent, qui rappelle que le Qatar avait soutenu Mohamed Morsi au moment de son élection, que sa destitution par l’ex-maréchal Al Sissi a valu à l’Egypte de se retrouver privée des 10 milliards d’aide promis par l’émirat. L’Arabie saoudite, ennemie jurée des Frères musulmans, est alors intervenue, volant au secours du régime, trouvant là une opportunité non négligeable de régler ses comptes avec le Qatar, et de soutenir le nouveau pouvoir… du moins tant qu’il laisse tranquille les salafistes.
On reste au Proche-Orient, en Irak, où l’attitude de Barack Obama suscite le mécontentement grandissant de l’opinion américaine. Sa position prudente et circonspecte face à l’offensive des djihadistes reste soutenue par la majorité des Américains, d’après un sondage du New York Times, mais le journal relève une érosion de ce soutien, aussi bien chez les démocrates, d’ailleurs, que chez les républicains.
A voir également avec un dessin du China Daily, qui montre un Barack Obama auquel ses compatriotes demandent de ne pas intervenir en Irak, répondre : «Je ne vous entends pas», ou cet autre, du Washington Post, où l’on voit les ânes démocrates s’opposer aux éléphants républicains. Les uns et les autres s’accusent mutuellement d’être les responsables du bourbier irakien.
Barack Obama qui s'est dit prêt à ordonner une «action militaire précise et ciblée» -des tirs de drones– contre les djihadistes, ce qui risque de poser un problème légal, relève The Daily Beast, qui explique que le droit à recourir aux drones découle de la loi contre le terrorisme et contre AlQaida de 2001, mais que l’EIIL ayant fait sécession, il ne peut donc plus être ciblé dans le cadre de cette loi.
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