logo

Peine de mort confirmée pour le guide suprême des Frères musulmans

Un tribunal égyptien a confirmé samedi la condamnation à mort de 183 partisans présumés des Frères musulmans, dont le guide suprême de la confrérie Mohamed Badie. Depuis juillet 2013, plus de 15 000 personnes ont été arrêtées en Égypte.

Un tribunal de Minya, dans le sud de l’Égypte, a confirmé, samedi 21 juin, la condamnation à la peine capitale du guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, et de 182 autres accusés, partisans présumés de la confrérie islamiste, a annoncé le procureur général égyptien.

En avril, les 683 accusés dans ce procès avaient tous été condamnés à mort. Après avis purement consultatif du mufti de la République, la peine de mort a été confirmée pour 183 des accusés, quatre autres ont écopé d’une peine de prison à vie et 496 ont été acquittés.

Les condamnés ont été reconnus coupables de l’attaque du commissariat d’Adawa, dans le gouvernorat de Minya, le 14 août 2013, et du meurtre d’un policier, tué lors de l’assaut. Des centaines de commissariats et de bâtiments officiels avaient été attaqués ce jour-là dans toute l’Égypte après la dispersion sanglante des sit-in pro-Morsi au Caire par les forces de l'ordre - plus de 700 personnes avaient été tuées en quelques heures.

"La presse n'avait pas accès à la salle d'audience, mais pour les avocats, il s'agit d'un procès totalement expéditif", commente Alexandre Buccianti, correspondant de FRANCE 24 au Caire. "Les droits de la défense n'ont pas été respectés : il n'y a pas eu de plaidoirie de la défense pour défendre les accusés."

Le verdict peut encore faire l’objet d’un appel devant la Cour de cassation. Sur les 683 accusés, seulement 110 sont actuellement détenus par les autorités égyptiennes.

Procès de masse

Mohamed Badie, guide suprême des Frères musulmans, a déjà écopé d'une condamnation à mort le 19 juin dans une autre affaire jugée au Caire, également liée aux violences de l'été dernier. Cette peine doit, elle, être confirmée le 3 août.

it


Les Frères musulmans, désormais hors la loi, sont visés par une vaste campagne de répression depuis la destitution par l’armée du président Mohamed Morsi en juillet 2013, à la suite de grandes manifestations réclamant sa démission.

Depuis juillet 2013, des centaines de partisans présumés de la confrérie ont été condamnés à mort à l'issue de procès de masse expéditifs dénoncés par la communauté internationale. En outre, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi – dont 800 lors de l’évacuation des sit-in pro-Morsi au Caire le 14 août 2013 – et arrêtés plus de 15.000 personnes.

En représailles, des insurgés djihadistes mènent des attaques qui ont fait quelque 500 morts dans les rangs des forces de l'ordre depuis cet été. Ces groupes n'ont pas de lien connu avec les Frères musulmans, auxquels les autorités imputent pourtant les violences. Elles ont ainsi interdit, en décembre dernier, le mouvement islamiste vieux de plus de 80 ans et fort de centaines de milliers de membres en Egypte.

Avec AFP et Reuters