Les cheminots ont annoncé la poursuite de leur mouvement de grève entamé mercredi afin de dénoncer un projet de réforme jugé néfaste. Ce jeudi, la participation à la grève a enregistré un recul de cinq points.
Les cheminots ont reconduit leur mouvement de grève pour la journée du vendredi 13 juin, dans l'espoir d'une révision du projet de réforme ferroviaire. "Les cheminots, fortement mobilisés au 2e jour de grève, ont massivement reconduit le mouvement pour 24 heures", selon un communiqué de la CGT, qui a lancé la grève avec SUD-Rail. Les deux syndicats appellent à un rassemblement près du ministère des Transports, à Paris, et à des initiatives partout en France pour imposer "une autre réforme".
Ce jeudi, la participation au mouvement de grève a enregistré un recul de cinq points en fin de matinée, passant de 27,84 % à 22,64 %, selon la direction de la SNCF. "Cela signifie qu'il y a 5 000 agents de plus au travail jeudi matin", a-t-elle précisé, indiquant qu'au total, quatre cheminots sur cinq sont au travail.
La CGT vs gouvernement
Le secrétaire général de la CGT-cheminots, Gilbert Garrel, a par ailleurs indiqué que la CGT se prononcerait "dans la soirée" sur les propositions présentées jeudi par le gouvernement sur la réforme ferroviaire. "On vient de recevoir le dernier document du gouvernement. A priori, ce texte est largement enrichi. Maintenant, il nous faut l'analyser, le décrypter pour porter une appréciation définitive", a-t-il dit. "Nous donnerons cette appréciation plus tard dans la soirée".
Juste avant une rencontre avec le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, Gilbert Garrel avait annoncé la couleur, conditionnant l'arrêt de la grève à un report du projet, qui doit être examiné à l'Assemblée du 17 au 19 juin. SUD-Rail, qui avait appelé au mouvement avec la CGT, FO et First, a de son côté claqué la porte moins d'une demi-heure après le début des discussions jeudi matin, accusant le ministre de "refuser de négocier".
Destinée à stabiliser la dette du secteur ferroviaire et à préparer son ouverture totale à la concurrence, la réforme du gouvernement prévoit de regrouper la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau, dans une nouvelle structure. Pour les syndicats, ce projet ne règle pas le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification de la SNCF et de RFF, séparées en 1997 en deux entreprises. Ils craignent aussi que le financement futur du réseau se fasse "sur le dos des cheminots", par des gains de productivité et des suppressions d'emploi.
Avec AFP