
Quelque 10,5 millions d'Équatoriens se sont rendus aux urnes dimanche pour décider de reconduire l'actuel président Rafael Correa. Selon un sondage réalisé "sortie des urnes", il devrait être réélu avec 56% des suffrages.
AFP - Les Equatoriens sont appelés dimanche à choisir leurs représentants et à élire leur président, lors d'un scrutin pour lequel le chef de l'Etat Rafael Correa part favori, mais où la composition de l'assemblée avec laquelle il devra travailler demeure incertaine.
Quelque 10,5 millions d'Equatoriens sont appelés à se rendre aux urnes entre 7h00 et 17h00 (12h00 et 22h00 GMT), deux ans après l'arrivée au pouvoir en janvier 2007 de Rafael Correa, un an et demi après l'élection d'une assemblée constituante en novembre 2007 et un peu plus de six mois après l'adoption d'une Constitution d'inspiration socialiste, le 28 septembre 2008.
Dimanche, les Equatoriens devront notamment décider s'ils reconduisent le chef de l'Etat, tenant, comme Hugo Chavez au Venezuela et Evo Morales en Bolivie, du "socialisme du XXIème siècle". Ils devront aussi élire tous leurs représentants, notamment les 124 membres de l'assemblée.
Les instituts de sondage pronostiquent pour la présidentielle une victoire du président sortant dès le premier tour.
En deux ans, Rafael Correa a assis son autorité dans un pays instable qui a vu défiler sept présidents entre 1996 et 2007, dont trois ont été renversés.
Porté par la flambée des cours du pétrole, la principale ressource du pays, il a multiplié, comme il l'avait promis, les programmes sociaux, ce qui lui vaut un taux de popularité proche des 60%, dans un pays où 38% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
A l'étranger, Rafael Correa a notamment tenu tête aux compagnies pétrolières, exigeant d'elles davantage de dividendes. Critique virulent du capitalisme, il a plus récemment déclaré Quito en moratoire sur un tiers de sa dette internationale, jugée "illégitime".
Ses principaux concurrents, le nationaliste et ex-président Lucio Gutierrez (16% des intentions de vote) et le milliardaire Alvaro Noboa (12%), ont cherché à remettre en cause son bilan, en l'accusant de dilapider les ressources de l'Etat et de mener le pays à la ruine en ne tenant pas compte de l'évolution du contexte économique international et de l'effondrement des cours du pétrole.
L'opposition a également dénoncé l'inéquité de la campagne, marquée selon elle par l'omniprésence dans les médias du chef de l'Etat, taxé "d'autoritarisme".
Exsangue, elle s'est repliée en fin de campagne sur une stratégie destinée à regagner du poids à l'assemblée, où le parti Alianza Pais de Rafael Correa pourrait remporter, selon les prévisions, jusqu'à 60 sièges sur 124.
Dans cette configuration, seule la création d'une coalition entre Société patriotique de Lucio Gutierrez et le Prian (Parti rénovateur institutionnel d'action nationale) d'Alvaro Noboa, et l'assèchement des caisses de l'Etat, pourraient mettre des bâtons dans les roues à "la révolution en marche" de Rafael Correa.