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Felipe VI, futur roi d’Espagne, un rôle taillé sur mesure

Après l'annonce surprise de l'abdication du roi d'Espagne Juan Carlos lundi, tous les regards sont désormais tournés vers le prince Felipe. À 46 ans, il règnera sous le nom de Felipe VI. Portrait.

Né à Madrid le 30 janvier 1968, Felipe de Bourbon était programmé pour devenir un jour roi d’Espagne depuis sa naissance. Si l’usage monarchique veut qu’un roi succède à un autre après un décès, Felipe va monter prématurément sur le trône d'Espagne, du vivant de son père le roi Juan Carlos. En effet, affaibli par des ennuis de santé et avec une popularité ternie par les scandales, ce dernier a abdiqué, lundi 2 juin, afin de laisser la place à son unique héritier masculin.

"Son objectif, son seul objectif, est de servir l'Espagne. Il lui a été inculqué, dans son for intérieur, qu'il doit en être le premier serviteur", a confié un jour sa mère, la reine Sofia.
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Portrait du roi Juan Carlos
Felipe VI, futur roi d’Espagne, un rôle taillé sur mesure
Un prince convoité
Élégant, sportif, moderne et plus réservé que son père, le prince des Asturies est officiellement héritier de la couronne espagnole depuis 1977. Éduqué dans un collège huppé de Madrid, il a poursuivi sa scolarité dans un lycée au Canada. Bardé de diplômes (études de droit et d’économie à l'université autonome de Madrid et un master de relations internationales à l'université de Georgetown à Washington), il a suivi une formation militaire de 1985 à 1988, au sein des écoles militaires des trois armées.
S’il a longtemps assumé un rôle protocolaire et multiplié les activités publiques, notamment à l'étranger, le futur Felipe VI a été amené à accentuer sa présence officielle à mesure que Juan Carlos accumulait les soucis de santé depuis le printemps 2010.
En plus du prestige de sa famille et de son rang, Felipe jouit, du haut de son 1,98 mètre, d’un physique avantageux qui lui longtemps valu d’être considéré comme l'un des princes héritiers les plus convoités d'Europe. Une convoitise qui prendra fin en mai 2004, après son mariage fastueux en la cathédrale de Madrid, suivi à l’époque par 1,2 milliard de téléspectateurs.
L’heureuse élue, et future reine d’Espagne se nomme Letizia Ortiz. Au grand dam de beaucoup de familles aristocrates traditionnalistes, cette ancienne journaliste vedette de la première chaîne publique TVE est une roturière divorcée issue de la classe moyenne du pays. Toujours est-il, que le couple princier, scruté par la presse people et parent de deux filles, Leonor, née en 2005, et Sofia, en 2007, jouit d’une honnête cote de popularité, même si Letizia a mis du temps à conquérir le cœur des Espagnols.
Restaurer l’image écornée de la famille royale
D’autant plus qu’à 46 ans, le prince héritier n’a pas été personnellement éclaboussé par les scandales à répétition qui ont frappé la maison royale dans une Espagne rongée dans la crise économique. Si la partie de chasse à l'éléphant de Juan Carlos au Botswana a en effet fait couler beaucoup d’encre en avril 2012, et que l'enquête pour corruption visant sa sœur Cristina et l'époux de celle-ci, Iñaki Urdangarin ont entaché l’image de la monarchie, le futur roi ne traîne aucune casserole de ce type. D’autant plus que sa famille a vécu jusqu'à présent loin du faste, dans une demeure construite dans le parc du palais de la Zarzuela, près de la capitale espagnole.
Il ne reste plus qu’au futur roi de concrétiser les attentes de la population : assurer la continuité d'une monarchie parlementaire restaurée en 1975 et convaincre, dans un pays où le soutien populaire à la monarchie a atteint un plus bas historique.

Avec AFP