L'église Notre-Dame de Fatima à Bangui a été mercredi la cible d'une attaque armée faisant au moins 15 morts, dont un prêtre, et une trentaine de blessés. Un regain de tension se fait sentir dans la capitale depuis plusieurs jours.
L'assaut a eu lieu mercredi 28 mai, veille de la fête catholique de l’Ascension.
Selon le père Frédéric Nakombo, secrétaire général de la commission épiscopale Justice et Paix, des hommes armés ont lancé des grenades dans l'église avant d'ouvrir le feu sur la foule, tuant notamment le prêtre Paul Emile Nzalé. "On ne peut être que triste devant ces morts. Depuis quelques jours, il y a des affrontements dans ce quartier", a annoncé à l'AFP l'archevêque Dieudonné Nzapalainga.
Quelques heures plus tôt, un accrochage avait eu lieu entre miliciens chrétiens anti-balaka et habitants du quartier musulman de PK5, ont avancé des témoins.
Mercredi soir, le bilan de ces violences faisait état de quinze personnes tuées et une trentaine blessées, alors que les violences se poursuivaient, selon une source militaire à Bangui. De son côté, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) évoque vingt morts.
Des tirs étaient entendus dans plusieurs quartiers de Bangui en fin de soirée mercredi, notamment à Boy Rabe et Fouh, deux fiefs des miliciens chrétiens anti-balakas. Plusieurs barricades ont été dressées dans la soirée sur des axes routiers de la capitale.
Un regain de tension à Bangui
Des forces de la Misca, sous commandement de l'Union africaine, ont pris position à Notre-Dame de Fatima et un hélicoptère français de l'opération Sangaris est également arrivé sur place à la tombée de la nuit.
La très grande majorité des quelques milliers de déplacés qui avaient trouvé refuge dans et aux abords de l'église ont fui le quartier.
À Bangui, où les violences ont contraint de nombreux musulmans à quitter la ville, "un regain de tension très net" se fait sentir depuis quelques jours, a affirmé une source proche de la force française Sangaris à l'AFP. Trois personnes ont ainsi été décapitées dimanche en marge d'un match de football organisé dans la capitale pour tenter de réconcilier chrétiens et musulmans.
Ces violences ont fait de nombreuses victimes et forcé les civils musulmans, minoritaires, à fuir des régions entières du pays, essentiellement vers le Nord et le Centre, alimentant les craintes d'une partition du pays.
Avec AFP et REUTERS